Cinq personnes ont été arrêtées, hier, mercredi 30 novembre, à Gafsa parce qu’elles sont chrétiennes… Elles ont été transférées au district de la Garde nationale.
C’est du moins ce que rapporte l’Association Tunisienne de Soutien des Minorités (ATSM) qui a publié un communiqué dans ce sens, ce mercredi 30 novembre, pour condamner cette arrestation « violant les droits de l’Homme et de la démocratie » et ne respectant pas la Constitution.
En contactant l’ATSM, nous avons appris que le groupe de personnes arrêtées est composé de cinq personnes, dont un Egyptien et un Algérien. Ayant l’habitude de se rencontrer dans un café à Gafsa, le groupe partage la même religion, le christianisme.
La présidente de l’ATSM, Yamina Thabet a indiqué à Webdo que l’une des personnes arrêtées, un jeune originaire de Gafsa, a indiqué être l’objet d’un harcèlement depuis 2 ans, de la part des unités sécuritaires, juste parce qu’il est chrétien.
Son crime ? La prédication, selon l’ATSM. « Je ne crois pas qu’il y ait un texte de loi qui condamne ou interdit la prédiction en Tunisie », s’est-elle exprimée. Pire encore, il n’y a aucune trace de harcèlement dont ce jeune a été victime durant cette période.
Toujours selon la même source, aucun procès verbal n’a été dressé par les autorités sécuritaires lors des arrestations.
[pull_quote_center] »Tout le monde sait qu’il y a beaucoup de Chrétiens à Gafsa. Comment est-ce possible qu’ils ne respectent pas la Constitution qui assure et défend les libertés des croyances et de la Foi ? », s’est demandée notre interlocutrice.[/pull_quote_center]
Imen Chbiki, une des personnes arrêtées, a indiqué avoir été accusée de prostitution car elle est « mère célibataire qui habite toute seule avec son enfant ».
« Est-ce qu’en tant que minorité, nous n’avons pas le droit de pratiquer notre religion ou de prendre un café entre amis ? Ou c’est parce que je suis une mère célibataire qu’ils me traitent de prostituée et qu’ils mettent des agents qui surveillent ma maison ? Je ne pourrai pas jouir de ma vie privée juste parce que je suis chrétienne », a indiqué Imen, dans une lettre dont l’ATSM a eu une copie.
Du côté des autorités, aucun élément n’a pu être collecté concernant cette affaire. Le ministère de l’Intérieur nous redirigés vers le colonel Khelifa Chibani, porte-parole de la Garde nationale, mais ce dernier restait injoignable.
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