Tunis Hebdo | Impossible que le selfie relayé par les réseaux sociaux ait laissé quelqu’un indifférent. L’image de ce gamin au visage irradié par cette innocence infantile de la préadolescence fait mal, très mal.
C’est un gamin, pardi ! Un gamin jeté en pâture, dans les toutes premières lignes de la lutte anti-terroriste. Un gamin qui n’avait que sa solitude d’enfant et son courage de soldat à opposer aux multiples crapuleries d’un ennemi à la fois lâche et barbare.
Mohamed Sablaoui n’a pas demandé à être sur le mont Samama pour chasser les terroristes, un combat qui, peut-être, devrait plus impliquer des soldats rompus à l’art de la guerre que de jeunes recrues qui n’ont que leur foi, le sens du devoir et leur patriotisme pour venir à bout d’un péril de plus en plus redoutable.
Mais Mohamed Sablaoui était là, et bien là, en brave soldat, en enfant dévoué de la patrie, une grande âme de plus dans ce rempart qui vous défend contre les assauts du terrorisme international. Un rempart qui fait que vous arrivez à fermer l’œil la nuit et à dormir à poings fermés.
Mohamed Sablaoui a été emporté par une mine antipersonnel. Les terroristes en tapissent les endroits où ils se terrent pour ralentir les opérations de ratissage.
Un soldat qui meurt pour la patrie, quoi de plus normal ? Mais quand cette mort devient carrément banalisée comme un fait d’armes anodin, c’est que quelque chose ne va pas dans les esprits.
Mohamed Sablaoui n’a pas eu droit à des funérailles dignes d’un soldat qui a payé de sa vie son dévouement pour la patrie. Aucun haut ou petit responsable n’a daigné faire le déplacement pour saluer ce soldat qui vaut un million de fois le ramassis de politicards de pacotille qui nous dirigent.
Repose en paix Mohamed Sablaoui, ceux qui ne t’ont pas rendu l’hommage qui sied à ton sacrifice ne sont pas en paix et tu es encore plus grand avec ton allure de gamin que tous ceux qui se sont imposés dirigeants dans ce pays.
I.B.H.
