Que se passe-t-il entre la Tunisie et l’Algérie pour que le dialogue entre les deux pays, en réalité les deux pouvoirs exécutifs, semble en panne ? Pourquoi les deux pays ont-ils décidé d’instaurer une taxe d’entrée aux ressortissants l’un de l’autre en cas d’entrée sur leurs territoires respectifs ?
Pourquoi ce froid soudain dans les relations entre deux voisins concernés et en première ligne dans la lutte anti-terroriste, et qui entretiennent une coopération étroite, du moins à notre connaissance, entre autres dans l’échange des renseignements? Qui a intérêt à ce que la Tunisie et l’Algérie soient en conflit ?
Il est clair que l’Algérie est, depuis le déclenchement du « printemps arabe », dans le collimateur des puissances occidentales, ces dernières ayant souhaité et espéré installer les Islamistes au pouvoir dans toute l’Afrique du Nord qu’elles auraient ensuite le loisir de contrôler directement ou indirectement, par l’entremise de l’ami Erdogan.
L’échec de ce scénario n’a pas, pour autant, découragé certaines forces occultes et puissantes de vouloir mettre la main sur les richesses naturelles inestimables de notre voisin de l’Ouest comme ils l’ont fait dans tout le Moyen-Orient et en Libye. Et, leurs tentatives de le déstabiliser ou de l’isoler se poursuivent d’une manière continue et pernicieuse.
Autrement dit, la Tunisie et sa diplomatie ne peuvent s’inscrire dans cette tendance sachant nos rapports cordiaux ancestraux avec nos frères algériens. Notre avenir est, en effet, intimement lié à l’Algérie, et vice-versa. Celui ou ceux qui veulent conduire notre pays vers l’adoption d’une politique autre ne peuvent être que des conspirateurs et des destructeurs.
Aujourd’hui, la balle est dans le camp du Président Béji Caid Essebsi, le véritable patron de la diplomatie et l’architecte de la politique étrangère du pays, et cela conformément à la Constitution. Il devrait, en harmonie avec son homologue algérien, rétablir les ponts avec notre voisin et chercher à aplanir les différends qui peuvent survenir entre nos deux pays.
Déjà une initiative allant dans ce sens a été annoncée par Mongi Harbaoui, chargé de l’information au sein de l’ARP, qui a indiqué hier lundi, qu’il a été décidé avec les députés algériens de se réunir afin d’examiner la question de la taxe imposée aux véhicules tunisiens qui entrent sur le territoire algérien estimé à 42 dinars (20 euros), et qu’un accord a été établi avec la députée algérienne Amira Slim, chargée de la communauté algérienne, de coordonner avec le ministère des affaires étrangères et le secrétaire d’Etat à l’immigration pour discuter de cette question.
Il est impérieux que cette initiative porte ses fruits et s’opposer farouchement à ceux qui tenteront de la contrecarrer ou de mettre des bâtons dans la roue pour empêcher son aboutissement. Il s’agit d’un réel problème de sécurité nationale qu’il convient de traiter avec dextérité et dans un esprit fraternel avec notre voisin.
L.L.