Le Centre de Tunis pour la liberté de la presse a exprimé, aujourd’hui à travers un communiqué, sa solidarité avec Khadija Yahiaoui et Mohamed Ali Ltifi, deux journalistes appelés à comparaitre devant la justice, hier, et a mis en garde contre l’évolution du nombre des poursuites judiciaires pour contenus médiatiques et exprimé son étonnement devant une percée aussi manifeste de la loi anti terroriste dans les affaires de jugement des journalistes, en dépit des mises en gardes des organisations locales et internationales contre les dangers pouvant en découler et leur conséquences sur la liberté de la presse et d’expression dans notre pays.
Khadija Yahyaoui, journaliste au quotidien Achourouk devait comparaître, mardi 19 novembre 2013, devant le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis, suite à une plainte déposée par un autre juge, pour un article paru sur les colonnes du journal, le 24 octobre dernier, faisant allusion à une menace de mort qu’il avait reçu par un groupe de terroristes.
Selon un communiqué de l’Observatoire de Tunis pour la Liberté de la presse, qui se base sur les déclarations de Khadija Yahiaoui, la journaliste devait comparaitre en vertu de l’article 54 de la loi sur la lutte contre le terrorisme pour «avoir mis en danger la vie d’autrui».
Dans le même registre, le journaliste indépendant Mohamed Ali Ltifi devait comparaitre devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de l’Ariana, suite aux deux plaintes n° 10091 et 10092, déposées par l’Agence nationale de métrologie pour diffamation, pour un article publié dans le journal «Akher Khabar», en date du 9 juillet 2013, portant sur «une dilapidation douteuse de l’argent public et des affaires de corruption à l’Agence nationale de métrologie».