À environ un an des prochaines élections et dans la cohue qui caractérise l’avancée, déjà chaloupée vers cette échéance capitale, tout est à mettre en place pour préparer cette bifurcation marquante de l’histoire de la Tunisie moderne. Ce moment historique qui, de par sa nature (premières élections en bonne et due forme pour un quinquennat) et de par son ampleur, devrait avoir déjà épousé les contours d’un aperçu approximatif.
Oui, mais seulement voilà , il n’en est rien! ! !
Les mĂ©canismes tardent Ă s’amorcer, Ă commencer par le corps mĂŞme de l’ISIE (l’instance supĂ©rieure indĂ©pendante pour les Ă©lections) qui n’a pas encore Ă©tĂ© mis en place, avec toute la dĂ©licatesse que comprend la mission de cet organe vital. C’est tout le processus qui en pâtit et tous ses Ă©lĂ©ments de certitude qui s’en trouvent bousculĂ©s. Une feuille de route brouillonne, des tribulations laxistes Ă souhait, et des promesses Ă©vasives qui tentent de rĂ©sorber une colère grandissante plutĂ´t qu’apaiser et rassurer…
Mais dans la confusion générale, certains auront retenu la leçon. En effet, les forces centristes, voire même gâchées lors des élections du 23 octobre dernier, sont remises sur la sellette et commencent à fusionner en petits groupes et à constituer des fronts unis pour contrer «Ennahdha» parti au pouvoir qui, même n’ayant pas été majoritaire, a néanmoins brigué haut la main son mandat temporaire.
Ce procédé peu coutumier en temps normal, semble puiser toute sa légitimité par le fort déséquilibre des puissances en rapport avec le parti mandaté actuellement, ainsi que par les exigences conjoncturelles atypiques, qui plus que jamais devraient faire de l’union et de la fusion une option de survie ni plus, ni moins !
Oui… mais cette dĂ©marche prĂ©sente-t-elle des Ă©lĂ©ments de rĂ©ussite tangibles…?
Un ensemble de partis gravitant autour d’un même noyau de principes fondateurs peut-il ou doit-il faire fi des moindres abécédaires de la politique qui veulent que l’on fasse toujours cavalier seul et faire abstraction du vécu et de parcours non analogues et anachroniques ?
Le dénivellement, passage obligé dans ces cas-là peut-il se transformer plus loin en mise au diapason et être porteur d’une quintessence nouvelle, annonciatrice de projets politiques réels pour le futur et d’une possible et réelle «opportunité»?
Mais la vraie question est de savoir si dans la perspective des prochaines élections, législatives ou présidentielles, les partis du centre-gauche, les fusions et les unions pourront rivaliser avec Ennahdha.
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Ahmad SaĂŻd AĂŻssioui – Tunis-Hebdo
