Attounissia TV a diffusé, hier soir, un reportage sur les ratissages des forces de sécurité tunisiennes dans les montagnes, à la recherche de terroristes. Ce reportage a choqué téléspectateurs et présents notamment parce qu’il dévoilait, pour la première fois, ce que nos forces de sécurité ont pu découvrir : caches d’armes, réserves en nourritures, etc…
La diffusion de ce reportage n’était pas fortuite mais entrait dans le cadre des événements d’hier après l’explosion de deux mines à Jebel Chaâmbi (Kasserine) et les blessures de deux agents de la Garde Nationale et d’un soldat de l’Armée.
Que retient-on de tout ça ? D’abord, que nos forces qui ont pour mission de défendre le pays contre toute forme de terrorisme et de djihadisme, sont mal voire très mal équipées. A ce titre, les témoignages de certains agents au début du reportage mettent mal à l’aise. Comment exiger dès lors de retrouver des terroristes cachés dans les montagnes sans le minimum requis en matière d’équipements et de protection.
Le représentant d’un syndicat des forces de sécurité, participant en duplex à l’émission, a appuyé les dires de ces agents et rappelé que les forces de sécurité souffrent d’un autre «handicap» encore plus lourd, celui d’avoir les mains liées dans le sens où on leur demande de ratisser de long en large sans pouvoir intervenir avant de recevoir des instructions précises.
Il faisait référence à cet agent qui a implicitement déclaré que le pays est devenu un refuge de terroristes. Les agents ont l’impression, selon les différents témoignages que ces terroristes sont «protégés» puisqu’il leur est interdit aux forces de sécurité de tirer sur eux. L’un d’eux s’est même exprimé dans des termes plus directs en se posant la question de savoir si ces terroristes ne bénéficiaient pas d’une protection spéciale venue «d’en haut» ?! Une manière de pointer du doigt le gouvernement qui rechigne, selon eux, à leur laisser la conduite des opérations, permettant ainsi aux fugitifs de rester en état de fuite !
Ces témoignages et commentaires n’ont pas laissé le porte-parole du ministère de l’Intérieur indifférent, puisque Mohamed Ali Laroui est intervenu par téléphone pour demander à ce qu’on soutienne ces forces de sécurité alors que personne sur le plateau, n’avait émis la moindre critique envers elles !!!
La réponse à cette intervention décalée, viendra du représentant syndical qui prendra la défense des agents ayant témoigné en mettant en garde contre sanction prise à leur encontre !