Le ministre de l’Intérieur sortant, Ali Laarayedh, qui a insisté pour le bon déroulement de l’enquête de ne pas donner des détails a néanmoins tenu a déclaré que les quatre interpellés et le meurtrier (qui est en fuite) sont «considérés comme des salafistes extrémistes», et il a précisé et répété «qu’ils n’appartiennent à aucun mouvement».
Le ministre a, ainsi, éradiqué la possibilité que les meurtriers appartiennent à la Ligue de la protection de la révolution et de la sorte il a, aussi, éloigné toute hypothèse de l’implication (directe ou indirecte) d’un parti, comme Ennahdha, dans le meurtre.
Au sujet du lieu de l’arrestation des criminels, Ali Laarayedh n’a pas voulu donner plus de détails, et s’est contenté de répondre «qu’ils sont tunisiens et capturés en Tunisie». Pourtant, hier, plusieurs médias, dont l’AFP citant des sources sécuritaires, ont rapporté que «le tueur présumé est un membre actif dans la Ligue de protection de la révolution du Kram».
Un autre détail et pas le moindre émanant du ministre. Un des quatre interpellés, un salafiste extrémiste, a des antécédents avec la justice. Ce détail, en effet, coïncide avec ce qui a pu échapper des réunions des groupes des avocats de Chokri Belaid. Ces derniers, auraient déjà réfuté les premiers éléments de l’investigation qui laissaient croire à l’arrestation de deux salafistes avec des antécédents grave avec la justice, voire échappés de prison et condamnés à des longues peines !
Pour plusieurs avertis cette arrestation qui était accompagnée aujourd’hui par la reconstitution du crime devant le domicile du martyr (voir vidéo) n’est qu’une mise en scène, un scénario digne d’une série B, concoctée pour faire éloigner les soupçons sur les vrais commanditaires de ce crime politique. À ce propos, ce matin Basma Belaïd a déclaré sur Europe 1 «c’est beau de savoir qui a exécuté, mais pour moi c’est très important de savoir qui a commandé».