Hier, les vendeurs informels éparpillés un peu partout aux alentours du quartier du Passage jusqu’au niveau de la mosquée El Fath, ont eu la mauvaise surprise de voir surgir les forces de l’ordre et ont été acculés à remballer leurs marchandises.
Hier, jour de pluie, de nombreux marchands ont quitté les lieux sans broncher et n’étaient pas revenus. Mais ce matin, retour à la case départ avec le retour en force de ces vendeurs ambulants et marchands salafistes… Comme si de rien n’était !Les forces de l’ordre avaient-elles décidé de fermer l’œil ? Aujourd’hui, vers 10H00, un premier contingent de policiers arrive sur place. Le Passage avait retrouvé, entre-temps, ses vendeurs. La pluie leur avait-elle tout simplement gâché la journée d’hier ? C’est ce qu’ont affirmé de nombreux vendeurs, niant avoir été chassés par les forces de l’ordre.
«Non !», nous répondra un gradé interrogé sur les lieux. «Nous avons décidé de passer à l’acte et de «soulager» cette partie du centre-ville qu’est le Passage, parce que les commerçants sur place sont de plus en plus pénalisés et les passants gênés. C’est une campagne destinée à débarrasser le centre-ville de ces vendeurs informels».
Il est vrai que depuis maintenant 3 ans, la zone du Passage, particulièrement, est devenue un véritable marché de produits en tout genre, jouets, écharpes, gadgets, téléphones, maquillages, etc. Un peu plus loin, les salafistes qui ont élu «domicile» devant la mosquée El Fath, ont également leur marché proposant des livres religieux, des vêtements également religieux, des parfums traditionnels, etc.
«Nous savons que ce ne sera pas facile de les déloger et qu’une fois le dos tourné, ils reviendront», avoue le gradé. La place du Passage a été totalement vidée et certains vendeurs sont allés se «réfugier» aux alentours, attendant patiemment le départ de la police. D’autres, se sont déplacés vers les rues avoisinantes où la pression est moindre.La Police n’a pas montré des signes de souplesse. Bien au contraire ! «Nous espérons seulement que tout se passera sans accrocs et nous sommes d’ailleurs en train de discuter avec les salafistes, qui eux, semblent ne pas vouloir obéir aux injonctions des forces de l’ordre pour un départ sans fioritures ni problèmes.
Nous espérons qu’ils comprendront notre démarche d’autant plus que nous avons bien l’intention de les déloger comme leurs «amis» de la place, sinon on penserait que nous craignons leur réaction [les salafistes]! De toutes les manières nous nous tenons prêts en cas de dérapage».
Après plus de trente minutes d’intenses négociations, les policiers se sont retirés, avertissant ces salafistes récalcitrants qu’ils reviendraient prochainement pour voir s’ils ont décidé d’obtempérer ou au contraire de tenir bon !
M.C.
