C’est quand même drôle qu’une bourse soit à ce point indifférente au limogeage du Gouverneur de la Banque Centrale. Ailleurs, cela aurait déclenché une correction importante des cours. Alors même en pleine période des flux d’information financiers dont il y a « à boire et à manger », c’est semble-t-il en raison de la fin de la tergiversation quant au maintien où le départ de Nabli a provoqué ce net rebond. Suite à la fin de crise de la livraison non concertée de Baghdadi Mahmoudi qui aurait, dit-on, déclenché la réaction du Président de la République à l’encontre du Gouverneur de la BCT.
En tranchant en faveur de Marzouki l’ANC ne pouvait pas faire autrement.
Mais on ne peut pas dire qu’elle ne le cherchait pas !
Cela aurait déclenché une crise de grande envergure sur toute la gouvernance et le pays entier aurait été déstabilisé. La Troïka aurait, elle-même, implosé et les conséquences systémiques auraient été bien graves. En position d’attentisme, les opérateurs attendaient ce jour de dénouement logique et rationnel. Et lorsqu’il est enfin arrivé, tard le jeudi soir après un débat houleux, dès le lendemain du limogeage de MKN, le marché boursier, n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction, clôturant déjà le vendredi coïncidant avec le premier jour de Ramadan, carrément en apothéose,.
Il faut savoir que pendant la semaine qui vient de se terminer (et pour la troisième fois consécutive), le Tunindex et le TX 20 ont grimpé en tandem de respectivement +1,66 % et +1,71% portant le gain de la capitalisation à hauteur de 9,58% depuis le début de l’année. Il faut également prendre conscience que cette période « ardente » a coïncidé avec celle des conjectures sur le départ de MKN. Or, pendant ce laps de temps, le volume des échanges s’est amplifié significativement. Tout s’est semble-t-il passé, comme si la communauté financière a voulu exprimer sa confiance quant à l’issue.
Maintenant que le conflit s’est dénoué et que la proposition de nommer Chedly Ayari à la BCT semble se confirmer, le nouveau nominé a, pour sa part, averti qu’il ne prendrait une telle responsabilité qu’après avoir passé un scanner sur toutes les directions de l’institut des émissions, ce pour prendre le recul nécessaire. Une autre manière d’appréhender un poste que celle qui consiste à sauter dedans au premier appel.
Dans cette ultime attente dont l’issue est également imminente, la bourse a-t elle voulu annoncer la couleur ce matin, en entamant la semaine une nouvelle fois dans le vert avec une nouvelle montée de 1,26% (plus de 10% de gains sur le Tunindex depuis le début de l’année) et ce, dans un volume d’affaires de quelques 10 millions de dinars, et une balance des variations franchement positive avec 26 supports en hausse contre 16 à la baisse?