L’identité de l’organisation à laquelle appartient le groupe de personnes qui se sont implantés à Jebel Chaâmbi a été dévoilée, aujourd’hui, par le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Laroui. Il s’agit de la phalange (katiba) Okba Ibn Nafaa. Les 20 personnes de cette phalange impliquée dans ces événements de Jebel Chaâmbi sont de nationalités tunisienne et algérienne.
Les Force de sécurité ont d’ailleurs saisi des quantités d’armes dans de nombreuses régions du pays, notamment à Ben Arous, ainsi que 10 tonnes d’ammonite utilisé dans la fabrication des mines qui ont été posées un peu partout à Jebel Chaâmbi, et ont fait 16 victimes parmi les membres de la Garde Nationale et de l’Armée.
Ce n’est pas la première fois qu’on entend parler de cette phalange. En décembre 2012, Ali Laârayedh, alors ministre de l’Intérieur, avait déjà révélé que le groupuscule, qui s’est installé à Bouchabka et dont les affrontements avec la Garde Nationale ont été très médiatisés et très violents (au cours desquelles Anis Jelassi a trouvé la mort), appartenait à la phalange Okba Ibn Nafaa.
Considérée comme une succursale de l’Aqmi, cette phalange est dangereuse et tout indique qu’elle ne considère plus la Tunisie comme un passage vers le djihad mais compte s’installer durablement sur nos terres. Elle serait, toujours selon M. Laârayedh, rattachée à l’émir de l’Aqmi, Abdelmoussaab Abdelwadoud, et est impliquée dans les incidents de Jendouba et de Kasserine, mais aussi ceux de Bir Ali Ben Khelifa et de Rouhia.
La mort du sergent de l’armée, Badr Tlili, en janvier 2013 et qui a avoué ses liens avec cette organisation terroriste, avant de se donner la mort, confirme qu’elle est bien ancrée dans nos contrées. Elle aspire à se positionner au niveau des frontières entre la Tunisie et l’Algérie. Plusieurs traces de son «installation» à Bouchabka ont été d’ailleurs filmées par l’équipe d’Attasiaa Masaa, où on a pu s’apercevoir que les terroristes sont excellemment bien organisés et communiquent continuellement. Les objets trouvés indiquent que l’usage des grottes, où le groupuscule a élu domicile, est permanent et de nature militaire.
Le rôle de chef ou d’émir de la Katiba Oqba Ibn Nafaa serait tenu par trois personnes. Un Algérien et deux Tunisiens. Leur identification est tenue secrète et on n’en sait pas davantage dessus.