Quand l’ISIE avait annulĂ©, dans un premier temps, les listes d’Al Aridha, dans cinq circonscriptions oĂč elle avait remportĂ© des siĂšges, Hechmi Hamdi est montĂ© au crĂ©neau en appelant les diffĂ©rentes radios du pays pour annoncer que face à « tant d’injustices », il a dĂ©cidĂ© de retirer toutes ses listes de toutes les circonscriptions. Ce « cri de dĂ©sespoir » du propriĂ©taire d’Al Mustakilla avait alors allumĂ© le feu, le soir mĂȘme, Ă Sidi Bouzid oĂč Al Aridha est arrivĂ© largement en tĂȘte lors des Ă©lections.
Les habitants de la ville se sont soulevĂ©s pour dĂ©noncer l’annulation des listes de l’enfant de la rĂ©gion et ont brĂ»lĂ©, entre autres, la municipalitĂ©, le tribunal et le poste de la Garde Nationale. Le plus frappant dans cette histoire, c’est que Hechmi Hamdi ne semble pas rĂ©aliser l’ampleur de ses propos et de leurs consĂ©quences. Il Ă©carte tout lien entre ses dĂ©clarations foudroyantes et la violence qui a sĂ©vi Ă Sidi Bouzid.
Hier, sur sa chaĂźne Al Mustakilla, Hechmi Hamdi en remet une couche. « Touché » de ne pas avoir Ă©tĂ© invitĂ© Ă une rĂ©union, le samedi dernier, qui s’est dĂ©roulĂ©e Ă Carthage sous la prĂ©sidence de Foued Mebazaa, et Ă laquelle Ă©taient prĂ©sents des secrĂ©taires gĂ©nĂ©raux et des reprĂ©sentants des partis politiques reprĂ©sentĂ©s Ă lâAssemblĂ©e Constituante, Hechmi Hamdi exige des excuses du PrĂ©sident par intĂ©rim, de la TĂ©lĂ© nationale, ainsi que de la TAP.
Pourtant, M. Hamdi se trouve Ă Londres, et plusieurs de ses tĂȘtes de liste ont annoncĂ© leur indĂ©pendance et leur autonomie vis-Ă -vis de lui donc, Ă part s’il veut assister Ă la rĂ©union par « Skype », difficile de comprendre ce qu’il reproche Ă ceux qu’il pointe du doigt. De plus, Hechmi Hamdi avait annoncĂ© son retour pour samedi dernier, avant de faire faux bond Ă la derniĂšre minute, aprĂšs avoir appris que son nom figurait dans le dernier rapport de la Commission Nationale d’Ătablissement des Faits sur les Affaires de Malversation et de Corruption. Pour H. Hamdi, selon un communiquĂ© publiĂ© hier sur son site, les raisons de sa non-arrivĂ©e Ă Tunis sont liĂ©es à « une campagne de diffamation et une attitude de dĂ©nigrement de la part du PrĂ©sident de la RĂ©publique par intĂ©rim ».
Quant au broadcasting d’hier (voir la vidĂ©o en bas de la page), et dans un style caractĂ©ristique et manipulateur dont seul Hechmi Hamdi connait le secret ! Il estime quâAl Aridha est dĂ©nigrĂ© et que cette « non-invitation » est un manque de respect Ă la liste et Ă tous ceux qui ont votĂ© pour elle. Il ose mĂȘme lancer un ultimatum puisqu’il exige ces excuses d’ici une semaine. De plus, le ton adoptĂ© et les arguments qu’il utilise contiennent des messages cachĂ©s qui n’ont qu’un objectif : attiser le feu encore et encore dans le pays. Quand il dit que « Ces excuses doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©es aux Ă©lecteurs d’Al Aridha. Il faut que le PrĂ©sident par intĂ©rim avoue sa faute et s’excuse auprĂšs d’eux », Hechmi Hamdi insinue que ce sont les partisans de sa liste qui ont Ă©tĂ© dĂ©nigrĂ©s et il essaye implicitement de les faire rĂ©agir.
Il corrobore ses dires en disant qu’en Tunisie, « 50% du peuple est derriĂšre Al Aridha » et demande donc au gouvernement « de penser Ă ces milliers de personnes de la citĂ© d’Ettadhamon, des campagnes, et des quartiers populaires de Sousse et de Mahdia, et surtout de les respecter ! ». Selon M. Hamdi donc, le gouvernement a manquĂ© de respect Ă la moitiĂ© du peuple tunisien en ne l’invitant pas Ă cette rĂ©union.
Difficile de savoir si c’est de l’inconscience, de l’irresponsabilitĂ© ou de la manipulation ce que ne cesse de faire Hechmi Hamdi mais si nous avions un message Ă lui lancer, ça serait : arrĂȘte d’enflammer tes tĂ©lĂ©spectateurs et rentre Ă Tunis !
