Le Conseil de l’ordre national des avocats de Tunisie (ONAT) a estimé que la poursuite de la grève des magistrats est « une mesure « attentatoire à l’exercice du droit syndical qui exige la continuité du service public, tout comme elle porte préjudice au droit des citoyens à ester en justice et à bénéficier d’un recours judiciaire. »
Dans un communiqué publié, lundi 20 juin, l’ordre des avocats a réaffirmé son attachement au principe de la souveraineté de la loi fondée sur la présomption d’innocence, le droit à la défense, au procès, à la redevabilité et à l’impunité, dénonçant la poursuite de la grève des magistrats pour la troisième semaine consécutive.
« La poursuite de la grève témoigne à nouveau de son caractère illégal, dès lors qu’elle vient enfreindre les lois en vigueur prohibant le recours à la grève », a fait savoir l’ordre des avocats, rappelant à ce propos la grève des magistrats observée pendant deux mois consécutifs et qui avait pour objectif « d’obtenir des avantages pécuniaires », laissant ainsi « le service de la justice et les droits des justiciables en proie aux tentations corporatistes étriquées. »
« Plus que jamais, le département de la justice ainsi que le conseil supérieur provisoire de la magistrature sont appelés à trouver des solutions urgentes permettant de garantir et la continuité du service public de la justice et le droit des citoyens d’accéder aux tribunaux », martèle l’ordre.
Les magistrats ont entamé, ce lundi 20 juin 2022, leur troisième semaine de grève, en signe de protestation contre la révocation par le président de la République, Kais Saied de 57 juges.
La décision a été prise, samedi à l’issue d’une réunion en marge de laquelle il a été décidé de poursuivre la suspension des travaux dans l’ensemble des tribunaux judiciaires, financiers et administratifs, ainsi que les institutions judiciaires pour une semaine à compter de ce lundi 20 Juin 2022.