Tunis Hebdo | D’habitude, le ministère de l’Education se contentait de communiqués laconiques et carrément chiffrés pour annoncer les résultats du bac au public.
Désormais, c’est une conférence de presse qui est organisée pour la circonstance et le ministre ne ménage aucun détail pour exhiber la face luisante d’un examen qui a considérablement perdu de son aura et qui traduit la déchéance dans laquelle se débat notre système éducatif depuis plus d’une vingtaine d’années.
Néji Jalloul a voulu optimiser au maximum les nouveaux taux de réussite : les 33,12% de candidats ayant franchi le cap du baccalauréat traduisent, selon lui, un regain de crédibilité et un début de revalorisation de notre enseignement.
Ces résultats seront encore plus consolidés par la suppression des 20% entrant dans le décompte de la moyenne finale. Pour Jalloul, cela instaurera une sélection beaucoup plus juste et équitable.
Mais au-delà des chiffres, le ministre s’est abstenu d’évoquer les véritables malaises qui rongent aussi bien l’enseignement dan son ensemble, que les examens censés couronner le labeur des élèves.
A titre d’exemple, les taux enregistrés par les sections lettres et économie et gestion sont révélateurs quant à la baisse du niveau des élèves dans les deux langues (l’arabe et le français).
Aucun mot sur la section maths qui se réduit comme peau de chagrin et qui a disparu d’un certain nombre d’établissements secondaires.
Aucun mot sur les cours particuliers et les pratiques attachées à ce «commerce» qui fait que notre enseignement est véritablement à deux vitesses.
Pourquoi ne pas soulever les vrais problèmes de l’éducation au lieu de transformer un petit taux de réussite en une victoire ?
I.B.H.
