Dans un entretien exclusif accordé à la télévision nationale, Ali Laareydh n’a pas été explicite en répondant à la question primordiale sur la démission du gouvernement, se contentant de déclarer qu’il prendra sa décision après adoption de la constitution, désignation des membres de l’ISIE et arrêté de la date des élections.
Ensuite, lorsqu’il lui a été rappelé son engagement dans le cadre de la feuille de route initiée par le Quartette, il a précisé que cette initiative constitue un package et que la démission du gouvernement dépend de l’entente des protagonistes sur les autres processus.
Il a ajouté, par ailleurs, que les entretiens préliminaires qui se déroulent actuellement visent à définir la feuille de route officielle sur la base de laquelle le dialogue national sera engagé. Sur cette base, le gouvernement présentera sa démission lorsque les parties politiques se mettront d’accord sur les délais à observer dans le cadre des processus en cours se rapportant à l’élaboration de la constitution et à l’organisation des prochaines élections.
Encore une fois, Ali Laareydh rappelle que son gouvernement ne tient pas à rester au pouvoir et que son seul souci est d’éviter le vide que pourrait provoquer sa démission. A cet effet, il a annoncé que la démission ne sera prononcée qu’après formation, en bonne et due forme, d’un nouveau gouvernement.
Ali Laareyedh estime que le gouvernement n’a pas échoué dans sa mission pour réclamer son départ. Il considère que par rapport à d’autres pays qui vivent la même expérience que la Tunisie comme l’Egypte, son équipe a su gérer la phase de transition en préservant la sécurité du pays et en assurant la continuité de l’Etat.
A propos de l’assassinat de Mohamed Brahmi, il a indiqué que ce drame ne justifie pas la dissolution des institutions de l’Etat ni de désigner des boucs émissaires en vue de calmer les esprits. Selon lui, les autorités ont fait ce qu’il fallait faire pour identifier les criminels et ceux qui les avaient mandatés.
S’agissant du rôle que jouent l’UGTT et l’UTICA pour rapprocher les parties et mettre un terme à la crise politique, le premier ministre a fait savoir que ces organisations ne sont pas le porte-parole de l’opinion publique pour imposer l’éviction des dirigeants. Si elle n’est pas prise par le gouvernement, de son propre chef, la décision revient aux députés dans le cadre d’une motion de censure.