IndĂ©niablement, l’évĂ©nement qui a suscitĂ©, aujourd’hui, le plus de partages et le plus de commentaires sur les rĂ©seaux sociaux a Ă©tĂ© l’affrontement dans le centre-ville de Sfax entre des syndicalistes et des salafistes. Selon l’information annoncĂ©e en exclusivitĂ© par la radio mosaĂŻque FM, des syndicalistes se sont rassemblĂ©s aujourd’hui devant le siège de l’Union rĂ©gionale de travail de la rĂ©gion et ont organisĂ© une marche dans les principales artères de la ville, pour dĂ©noncer les atteintes au syndicat. En mĂŞme temps, au centre-ville, une trentaine de salafistes brandissant l’étendard noir, scandaient des slogans islamistes. La situation tourna au vinaigre et aux affrontements entre les deux groupes, et les salafistes durent fuir les lieux sous les cris des syndicalistes .
Très vite , l’information a fait boule de neige sur le réseau social. Elle a été relayée par les facebookers et du coup, la ville de Sfax et les syndicalistes ont été les héros de cette journée qui a vu la première confrontation physique médiatisée entre les salafistes et des membres de la société civile. Des photos et des séquences dont l’origine n’est pas vérifiée pullulent. Des internautes ont exhumé pour la circonstance, une vidéo de Jallel Brick datant de janvier 2012, faisant l’éloge des sfaxiens pour que leur contribution à la révolution ne s’arrête pas en si bon chemin.
De l’autre cĂ´tĂ© , des pro-salafistes ont renvoyĂ© la balle au camp adverse en affirmant qu’ils n’y sont pour rien et que la responsabilitĂ© de ce qui s’est passĂ© incombe Ă des Ă©lĂ©ments de la gauche qui cherchent Ă embraser la situation sĂ©curitaire dans le pays pour dĂ©stabiliser le rĂ©gime et changer la forme du pouvoir. C’est Ă ce titre qu’en fin d’après-midi, une information, publiĂ©e sur Ennahdha News, fait Ă©tat de l’arrestation d’un certain Mondher Sahli, membre du PCOT qui serait Ă l’origine des incidents, en se faisant passer pour un salafiste avec un groupe d’autres personnes. La rĂ©plique du PCOT ne s’est pas fait attendre. Selon le commentaire Ă©mis en rĂ©action Ă cette information, Mondher Sahli est un homme d’affaires et propriĂ©taire d’une sociĂ©tĂ© de gardiennage. C’est lui qui financerait le groupe salafiste dans la rĂ©gion de Sfax et qui serait en train de diriger leurs actions.
Plusieurs croient que, derrière tous ces Ă©vĂ©nements, des ex-RCD, encore sous le choc de l’éviction de leur maĂ®tre, continuent leur stratagème contre rĂ©volutionnaire après l’Ă©chec de leur tactique de la terre brĂ»lĂ©e, au lendemain de la rĂ©volution. Leur dĂ©marche actuelle serait de provoquer ce genre d’incidents pour semer la pagaille et la zizanie dans une dernière tentative de revenir sur scène. Version que partagent certains dans l’opposition et qui s’exprime Ă travers le slogan scandĂ© aujourd’hui par les syndicalistes « la barbe te va bien, RCD »
Entre temps, la situation risque d’empirer avec davantage de violence et de haine. Le meurtre, aujourd’hui mĂŞme, d’un Imam de mosquĂ©e Ă Montplaisir peut ĂŞtre interprĂ©tĂ© comme Ă©tant plus qu’un simple fait divers !
