Kasserine | La journaliste Nadia Rtibi de la chaîne nationale Watanya 1 et Antar Smaali, journaliste de radio Shems FM ont été agressés ce dimanche 22 février par les forces de l’ordre, lors de la couverture de la visite du ministre de l’Intérieur Najem Gharsalli et du ministre de la Santé Said Aidi à Kasserine.
Les mêmes agresseurs de la Garde nationale
[quote_box_center] »Ce sont les même quatre membres de la Garde nationale qui ont agressé les journalistes le mercredi 18 février. Cette fois-ci, je sortais avec mon épouse Nadia du bâtiment du gouvernorat de Kasserine vers 13h et ces agents y entraient. Ils ont commencé par l’insulter avec de gros mots et nous nous sommes défendus. Entre temps, Antar de Shems FM filmait la scène de loin avec son téléphone. Les agents ont poussé ma femme avec agressivité. Lorsqu’ils se sont rendu compte que Antar filmait, ils lui ont arraché son téléphone et le lui ont cassé », témoigne ce lundi 23 février Bassem Salhi.[/quote_box_center]
Mme Rtibi nous a déclaré qu’encore une fois, le ministère de l’Intérieur s’excuse. « Cette fois-ci, le ministre de l’Intérieur Najem Ghasalli m’a appelée hier, personnellement et m’a dit qu’il y a une enquête administrative ouverte contre ces agents. De mon côté, je vais porter plainte », nous a-t-elle annoncé.
Quant à Antar Smaali, il ne sait pas encore s’il va porter plainte. « J’ai déjà rencontré des responsables du ministère de l’Intérieur hier, Mohamed Ali Aroui. Aujourd’hui je vais rencontrer le directeur du district de la Garde nationale. Je vais voir après si je vais porter plainte ou pas », nous a-t-il déclaré.
Le SNJT menace de classer le ministère de l’Intérieur « ennemis de la liberté »
Suite à ces agressions, le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) a qualifié ce comportement « d’irresponsable », et a explicitement affirmé qu’il « menace de classer le ministère de l’intérieur dans la liste des ennemis de la liberté et de porter plainte contre les agresseurs ».
[quote_box_center]Le SNJT dénonce ces attaques irresponsables à l’encontre des journalistes et avertit quant au danger des ces attaques répétitives et menace de faire recours à tous les moyens de défense afin de défendre ses adhérents et porter plainte contre les agresseurs, de connaitre leur identité et menace aussi de classifier le ministère de l’Intérieur sur la liste des « ennemis de la liberté ».[/quote_box_center]
Quatre jours après les excuses du ministère de l’Intérieur par l’intermédiaire de leur porte parole Mohamed Ali Aroui, le 18 février dernier, le ministère s’excuse pour la énième fois. Cependant, sur deux journalistes, une seule va porter plainte.
Selon le rapport annuel du Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse (CTLJ), 451 journalistes ont été victimes d’agressions entre octobre 2013 et septembre 2014.
Le centre dénombre 694 agressions, entre interdiction de travail, agression physique, acharnement juridique, harcèlement et agression verbale.