Cela fait plus de quatre ans que je vis dans un quartier populaire dans lequel les Africains de l’ouest vivent en bonne intelligence avec leurs hôtes tunisiens.
Dans cet arc urbain qui va de Bhar Lazreg à Soukra, des centaines de familles paisibles et de travailleurs acharnés vivent dans des conditions modestes, parfois difficiles, et essaient de se frayer un chemin de vie.
Quelque soit leur origine, leur foi, leur nationalité ou leur couleur, nous sommes collectivement tenus par un devoir d’hospitalité à leur égard. L’honneur le veut ainsi. Nos traditions séculaires aussi. L’histoire de notre pays également.
Que des migrants soient maltraités ou désignés collectivement comme indésirables, est indigne de la Tunisie.
Que des théories du complot et de remplacement ethnique fleurissent sur cette intolérable xénophobie constitue un scandale et une honte nationale.
La Tunisie, pays de migrants dont les enfants sont accueillis aux quatre coins de la planète, ne doit pas céder aux sirènes populistes et outrageusement racistes.
La Tunisie dont les enfants émigrés contribuent par leurs transferts monétaires à l’équilibre économique, doit savoir ouvrir ses portes et son cœur à la détresse humaine.
C’est notre honneur national qui est actuellement malmené par ceux qui désignent les migrants à la vindicte populaire.
Un sursaut républicain, un réveil du bon sens et une politique nationale en matière de migration doivent se frayer un chemin pour que cessent les excès et les vendettas qui ne disent pas leur nom.