Dans dix jours, au vingt-neuvième coucher du soleil de Ramadan, l’heure sera à la « Ro’ya », ce rituel devenu une tradition inséparable du mois saint.
En effet, partout dans le pays, des observateurs scruteront le ciel nocturne pour y déceler la naissance du nouveau croissant.
Ensuite, tous les rapports d’observation seront centralisés auprès des services du mufti de la République. Ce dernier, au vu de ce qui lui a été transmis, annoncera la fête de l’Aid pour le lendemain ou le surlendemain.
Deux hypothèses sont à considérer. Dans la première, les scrutateurs décèlent le croissant naissant et, dans ce cas, l’Aid est pour le lendemain. Dans cette configuration, le mois de Ramadan n’aura duré que vingt-neuf jours.
Dans le deuxième cas, le croissant demeure invisible et nul ne peut se prononcer quant à l’avènement du nouveau mois hegirien. Dans cette configuration, Ramadan durera trente jours et le mufti annoncera l’Aid pour le surlendemain.
De nos jours, le public reste suspendu à cette annonce qui sine die, ouvre la voie à une nuit festive ou à un nouveau jour de jeûne. Le rituel de la Ro’ya (littéralement la vision ou l’observation) a été rétabli à la fin des années quatre-vingt et a toujours suscité un suspense bon enfant aux derniers jours de Ramadan.
Quant à cette pratique de la Ro’ya, elle est immémoriale et se confond avec l’esprit même du calendrier lunaire selon lequel le mois nouveau coïncide avec la naissance du croissant.