Wikileaks, (site web d’alerte qui publie des documents généralement confidentiels se basant sur la liberté d’expression et la libre circulation de l’information), a décidé de dévoiler des documents confidentiels du ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite.
Selon l’Orient-Le jour, magazine en ligne libanais, 70 000 ont déjà été publiés et le site prévoit d’en publier encore 500.000.
Parmi les documents publiés, figurent les échanges de lettres entre le ministère des Affaires étrangères saoudien et ses ambassades dans le monde, ainsi que divers rapports de ministères et institutions dont le ministère de l’Intérieur et les services de renseignement.
Quelques câbles concernent le Liban comme celui qui parle de l’aide demandée par l’actuel ministre libanais des télécommunications, Boutros Harb, pour créer un rassemblement politique indépendant, ou celle demandée par Dory Chamoun, chef du Parti national libéral (PNL) pour soutenir son parti.
Certains des documents démontrent sans équivoque la montée en puissance des Frères musulmans dans la région, ce qui selon le ministre saoudien des Affaires étrangères de l’époque, Saoud el-Fayçal, s’est fait sur un feu vert de l’occident.
D’autres câbles parlent du peu de confiance qu’accordait le président égyptien déchu Mohammed Morsi, (avant son mandat) aux politiciens iraniens.
Un autre câble indique qu’un des fils d’Oussama ben Laden, Abdallah ben Laden, a réclamé aux Etats-Unis un certificat de décès de son père, tué lors d’un raid au Pakistan, en 2011 au Pakistan par les US Navy Seals. La réponse est signée de Glen Keiser, consul général des Etats-Unis à Ryad qui au lieu d’un certificat de décès, fournit des documents de la justice américaine dans lesquels des responsables confirment la mort Ben Laden.
Autre câble intéressant, celui concernant le contrôle exercé par le ministère des Affaires étrangères saoudien sur les médias. L’Arabie saoudite a une méthode qui lui permet de s’assurer la bienveillance des médias et au pire des cas leur neutralité, méthode dite de la carotte et du bâton, officiellement mentionnée en tant que neutralisation et confinement. La meilleure façon de s’assurer une presse complaisante est d’acheter des milliers d’abonnements dans des publications ciblées. Les médias doivent alors retourner la faveur.
Le câble qui nous concerne directement est bien sûr celui qui parle d’une éventuelle « réconciliation » entre Ben Ali et la Tunisie. Selon cette correspondance, en 2012, l’Arabie saoudite avait contacté le gouvernement Jebali en vue de « réconcilier » le président déchu avec l’Etat tunisien.