Les dirigeants arabes, réunis lors d’un sommet au Caire, ont approuvé à l’unanimité un plan de 53 milliards de dollars sur cinq ans pour reconstruire Gaza sans déplacer sa population.
Cette initiative, portée par l’Égypte, se présente comme une réponse ferme à la proposition du président américain Donald Trump de « reprendre » l’enclave côtière et d’en faire une destination touristique de luxe. Le plan vise à permettre aux deux millions de Palestiniens de Gaza de rester sur leurs terres tout en relançant l’économie et les infrastructures de la région.
Le projet, qui s’étend jusqu’en 2030, prévoit une refonte complète de la bande de Gaza. La première phase inclurait le déblaiement de plus de 50 millions de tonnes de débris issus des bombardements israéliens, ainsi que le déminage des munitions non explosées.
Il ambitionne également la construction de logements durables et écologiques, la réhabilitation des terres agricoles, et la création de zones industrielles et de parcs urbains. En outre, le plan prévoit l’ouverture d’un aéroport, d’un port de pêche et d’un port commercial, des projets initialement envisagés dans les accords d’Oslo mais jamais concrétisés.
Le Hamas a salué cette initiative, appréciant notamment le refus des dirigeants arabes de transférer les Palestiniens hors de leurs territoires. Cependant, Israël a rejeté le plan, estimant qu’il ne tient pas compte de la réalité sécuritaire. Oren Marmorstein, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, a critiqué l’absence de mention des attaques du 7 octobre 2023 dans la déclaration finale du sommet, tout en réaffirmant le soutien d’Israël au plan Trump, qui propose une réinstallation des Gazaouis ailleurs.
La Maison Blanche, tout en saluant les efforts arabes, a réitéré son opposition à tout maintien du Hamas au pouvoir. Brian Hughes, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a déclaré que le président Trump restait attaché à sa vision pour Gaza, tout en reconnaissant l’importance des contributions régionales.
En parallèle, le sommet a appelé à la tenue d’élections législatives et présidentielles en Palestine et à la mise en place d’une administration intérimaire à Gaza, en attendant qu’une Autorité palestinienne réformée prenne le contrôle. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a également demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de déployer une force de maintien de la paix dans la région.
Ce plan représente plus qu’un simple projet de reconstruction. C’est un acte de résistance pacifique, un message d’espoir adressé à un peuple qui a tant souffert, et une tentative courageuse de réimaginer un avenir possible au-delà des cycles de violence.