Le 6 avril, une déclaration de Donald Trump, prise sur le vif, a semé la confusion dans les milieux diplomatiques : les États-Unis et l’Iran seraient prêts à entamer des pourparlers directs sur le programme nucléaire de Téhéran. Mais cette annonce, aussi tonitruante qu’elle soit, dissimule une réalité plus complexe, une danse diplomatique où les rôles sont soigneusement définis, et les intentions bien moins claires.
Trump a choisi de jouer la carte de l’urgence, avertissant qu’un échec des négociations entraînerait une « grande danger » pour l’Iran. Une rhétorique guerrière qui a, sans surprise, trouvé une réponse dans les couloirs du pouvoir à Téhéran. Le ministre des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a rapidement pris soin de préciser que les discussions ne seraient pas directes, mais bien médiatisées par le Sultanat d’Oman. Ainsi, la diplomatie américaine, comme à son habitude, se heurte à l’armure de la prudence iranienne, qui privilégie une approche indirecte, ne voulant pas se retrouver isolée dans une négociation où la balance des pouvoirs penche clairement en faveur de Washington.
Le choix d’Oman, dont le rôle d’intermédiaire est bien connu, n’est pas anodin. Ce pays, fidèle à une neutralité calculée, devient le point d’ancrage de pourparlers qui, en réalité, pourraient n’être qu’un théâtre diplomatique pour gagner du temps. Cette nouvelle série de négociations, que Trump a qualifiée de « très haut niveau », semble plus un exercice de communication qu’un véritable espoir de solution concrète. Car, au-delà des déclarations publiques, l’échec des précédentes tentatives de rapprochement entre les deux puissances est toujours dans les esprits.
Les États-Unis, à travers leurs sanctions, ont réussi à contraindre l’Iran dans une position défensive, mais aussi à affaiblir l’influence de ce dernier dans sa propre région. Et pourtant, l’Iran ne se laisse pas intimider. Avec un enrichissement de l’uranium bien au-delà des limites imposées par l’accord de Vienne de 2015, le pays de Khamenei parvient à maintenir une pression constante sur l’Occident, tout en gardant l’espoir d’un retournement stratégique. Mais cette stratégie n’est-elle pas devenue contre-productive ? Est-ce réellement un « test » pour l’Amérique, comme le proclame Araqchi, ou une ultime tentative de se maintenir sur la scène internationale avant qu’un conflit ne devienne inévitable ?