L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni menacent de rétablir les sanctions internationales contre l’Iran si aucun accord n’est trouvé avant la fin août. Dans une lettre adressée au secrétaire général de l’ONU, António Guterres, et au Conseil de sécurité, les ministres Johann Wadephul, Jean-Noël Barrot et David Lammy rappellent que la voie diplomatique reste leur priorité. Cependant, ils préviennent qu’ils déclencheront le mécanisme prévu par la résolution 2231 si Téhéran refuse de saisir cette dernière chance.
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Cette position intervient deux mois après des frappes israéliennes et américaines contre des sites nucléaires iraniens. Ces attaques ont stoppé les discussions entre Téhéran, Washington et les capitales européennes. Par la suite, l’Iran a suspendu sa coopération, déjà limitée, avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Les trois pays rappellent que l’accord de 2015 imposait des limites strictes au programme nucléaire iranien en échange d’une levée progressive des sanctions. Toutefois, les États-Unis s’en sont retirés en 2018, sous la présidence de Donald Trump, et ont rétabli leurs sanctions. Depuis, Téhéran a largement dépassé les seuils fixés.
Selon l’AIEA, l’Iran détient aujourd’hui un stock d’uranium enrichi quarante fois supérieur au plafond autorisé. De plus, le taux d’enrichissement atteint 60 %, alors que l’accord fixait la limite à 3,67 %. Plus de soixante rapports publiés depuis 2019 confirment ces écarts, que les Européens jugent très préoccupants.
Téhéran affirme que les Européens n’ont pas la légitimité pour réactiver les sanctions. Pourtant, Paris, Londres et Berlin estiment disposer d’une base juridique claire pour agir. Ils avaient proposé de repousser l’échéance si l’Iran reprenait les négociations et rétablissait sa coopération avec l’AIEA. Néanmoins, aucune réponse n’est parvenue à ce jour.