Lundi 19 mai 2025, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que l’armée israélienne prendrait le contrôle de l’ensemble de la bande de Gaza, ravagée par des mois de bombardements, d’exodes forcés et de famine.
Cette annonce survient alors que la population civile gazaouie, affamée et assiégée, tente de survivre dans des conditions qualifiées de catastrophiques par les agences humanitaires.
« Nous prenons le contrôle de toute la bande de Gaza », a affirmé Netanyahu, dans une déclaration qui sonne comme une promesse d’occupation totale, malgré les protestations croissantes de la communauté internationale. Il justifie ce renforcement de l’offensive par des raisons « pratiques » et « diplomatiques », tout en assouplissant, sous pression, le blocus sur l’aide humanitaire imposé depuis le 2 mars.
Des civils visés, des quartiers entiers rayés de la carte
Cette levée partielle du blocus intervient alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alerte : « Deux millions de personnes sont affamées à Gaza ». Le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dénonce également la situation sanitaire désastreuse, aggravée par les destructions d’hôpitaux et les pénuries de médicaments, stockés aux frontières.
Sur le terrain, la situation est apocalyptique. L’armée israélienne mène ce qu’elle appelle une « offensive sans précédent » de Gaza. Hier, elle a annoncé avoir ciblé « plus de 160 cibles » à travers Gaza, incluant des infrastructures supposées du Hamas. Mais les conséquences sur les civils sont dramatiques, avec des zones résidentielles complètement détruites.
Face à la pression internationale, Netanyahu a concédé dimanche l’entrée d’une « quantité de base de nourriture ». Une décision vivement critiquée par son propre ministre d’extrême-droite, Itamar Ben Gvir, qui y voit une trahison. Pour sa part, le chef de l’OMS alerte : « Des tonnes de nourriture et de médicaments sont bloquées, pendant que les gens meurent de faim ».
Une paix conditionnée à la reddition totale
Netanyahu affirme être « ouvert » à un accord de cessez-le-feu, mais à condition d’un « exil du Hamas » et du désarmement total de Gaza. Le Hamas, de son côté, a déclaré être prêt à libérer tous les otages du 7 octobre dans le cadre d’un accord global qui mettrait fin à la guerre et impliquerait un retrait israélien complet de Gaza.
Depuis le 18 mars, Israël a relancé son offensive militaire, rompant une trêve de deux mois. Début mai, Tel-Aviv a même présenté un plan visant la « conquête totale » de la bande de Gaza, avec déplacement forcé de la population vers l’extrême sud du territoire, une stratégie assimilée par certains observateurs à un nettoyage ethnique progressif.
Malgré les critiques, y compris de la part de l’allié américain, Israël poursuit son offensive. Et depuis le début de la guerre, l’agression israélienne a fait au moins 53.339 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé de Gaza, corroborées par l’ONU.
Dans un territoire où 2,4 millions de Palestiniens sont pris au piège, Israël continue d’imposer sa logique de guerre, au mépris du droit international humanitaire.