Bilal Berreni avait 23 ans. Il était passionné par les villes du monde, surtout les endroits abandonnés, les constructions en ruines ou sous menace de démolition. Il s’en inspirait, leur redonnait une autre forme de vie avec ses dessins. Bilal, alias Zoo Project était un artiste français de street art. Il dessinait sur les murs de magnifiques fresques.
Juste après la révolution, en 2011, il était venu en Tunisie et avait dessiné certains des Tunisiens tombés sous les balles pendant ces terribles semaines de janvier 2011. Lors des manifestations, il ramenait ces dessins grandeur nature avec lui. Il disait que pour lui, il ne s’agissait pas de fantômes mais qu’ils étaient des compagnons de lutte.
Puis en 2013, c’est lui qui est tombé sous une balle, reçue en plein visage, alors qu’il marchait dans les rues de Detroit, aux Etats-Unis.
Il aimait se balader dans les rues de Detroit, surtout autour de maisons en ruines, d’usines désaffectées et de tours abandonnées. C’est au pied d’une de ces tours, promise à la démolition, qu’il a été assassiné en juin 2013.
« Cette ville me surprend. C’est exactement l’opposé de ce que j’attends d’une ville. Ni rampante ni active. »
Cette ville l’a pris par surprise en effet, à travers 3 jeunes délinquants qui ont rencontré sa route ce jour là et qui pour le voler lui ont tiré dessus.
Cette semaine, son meurtrier a été jugé. La justice américaine a condamné Dionte Travis, 21 ans à 30 ans de prison.
S.B