Les forces de l’Est et de l’Ouest de la Libye se sont entraînées ensemble pour la première fois depuis le lancement de l’opération « Karama » par le maréchal Khalifa Haftar en 2014. Cet exercice conjoint a été organisé par le commandement militaire américain AFRICOM dans la région de Syrte, au centre du pays.
Au lendemain de ces exercices militaires conjoints, l’ambassade des États-Unis en Libye a relayé, mardi, une déclaration du général John Brennan, commandant adjoint du commandement militaire américain pour l’Afrique (AFRICOM), affirmant « l’engagement à poursuivre la coopération avec les forces libyennes afin de soutenir une Libye stable, unifiée et souveraine ».
Entraînement inédit
Cette déclaration fait référence à ce que l’ambassade a qualifié d’entraînement inédit, impliquant des contrôleurs aériens tactiques militaires de l’Est et de l’Ouest de la Libye dans la région de Syrte. L’objectif de cette manœuvre est de favoriser la réunification des institutions militaires et sécuritaires libyennes.
Par ailleurs, la division des médias militaires affiliée au maréchal Khalifa Haftar a diffusé des images de cet entraînement conjoint, mené par ses forces en collaboration avec l’armée de l’air américaine à Syrte. L’exercice a notamment vu la participation de bombardiers stratégiques B-52, dans le cadre du renforcement du partenariat et de la coopération en matière de défense.
Une division politique persistante
La Libye demeure toutefois politiquement fragmentée entre deux gouvernements rivaux. A l’Ouest, le gouvernement dirigé par Abdelhamid Dbeibah, reconnu par la communauté internationale. A Tripoli, Mohamed al-Menfi, président du Conseil présidentiel, est considéré comme le commandant en chef de l’armée, tandis que le Haut Conseil d’État joue un rôle législatif.
A l’Est, un gouvernement parallèle dirigé par Osama Hammad, soutenu par le Parlement de Benghazi, qui en constitue l’organe législatif. Le maréchal Khalifa Haftar y est reconnu comme le commandant en chef de l’armée.
Jusqu’à présent, toutes les tentatives de médiation onusiennes et régionales pour unifier durablement la Libye ont échoué, laissant le pays dans un statu quo politique et sécuritaire incertain.