Le Liban a mis fin à une vacance institutionnelle qui durait depuis plus de deux ans. Ce jeudi 9 janvier 2025, le commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun, a été élu président de la République libanaise par le Parlement, après avoir recueilli 99 voix sur un total de 128 députés. Son élection marque un tournant décisif pour un pays en proie à une grave crise politique, économique et sociale.
L’élection présidentielle au Liban était attendue depuis octobre 2022, date de la fin du mandat de Michel Aoun. Depuis, le pays a été plongé dans une paralysie institutionnelle, en raison des désaccords profonds entre les différentes factions politiques, qui n’ont cessé de s’accuser mutuellement de bloquer l’élection d’un successeur.
Cette vacance présidentielle s’ajoutait à une série de crises, notamment une dégradation économique sans précédent, une monnaie en chute libre, des pénuries de produits de première nécessité, et un climat social tendu.
L’élection de Joseph Aoun a été rendue possible après des semaines de négociations intenses entre les principaux blocs parlementaires, notamment ceux du Hezbollah, du mouvement Amal, et d’autres forces politiques.
Ces négociations ont culminé par une rencontre décisive entre des représentants du Hezbollah et du mouvement Amal et le chef de l’armée au Parlement. Ce consensus a permis à Joseph Aoun d’obtenir les 99 voix nécessaires pour l’emporter, contre 71 voix au premier tour de scrutin tenu dans la matinée.
Le choix de Joseph Aoun n’est pas anodin. Considéré comme une figure respectée et neutre, il jouit d’une réputation de fermeté et d’intégrité. Depuis sa nomination à la tête de l’armée en 2017, il a réussi à maintenir l’institution militaire comme un pilier de stabilité dans un pays marqué par les divisions confessionnelles et politiques.