L’arrestation du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a secoué la Turquie, provoquant des manifestations et une vive réaction politique tant au niveau national qu’international.
Imamoglu, principal opposant à Recep Tayyip Erdogan, a été arrêté mercredi sous des accusations graves de « corruption » et de « terrorisme », après des allégations de soutien au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe kurde qualifié de terroriste par la Turquie et plusieurs pays.
Imamoglu, qui devait être désigné comme candidat du Parti républicain du peuple (CHP) pour les élections présidentielles de 2028, a été arrêté en compagnie de plus de 80 autres personnes. Ce geste intervient dans un contexte tendu où des manifestations étudiantes ont éclaté à Istanbul pour protester contre son arrestation et l’annulation de son diplôme universitaire. L’arrestation a provoqué une dépréciation supplémentaire de la livre turque, affectée par la vague d’arrestations politiques.
Les autorités ont restreint l’accès à plusieurs réseaux sociaux, et des rassemblements ont été interdits dans certains quartiers d’Istanbul, mais des milliers de personnes ont bravé ces mesures pour exprimer leur soutien à Imamoglu, dont le nom est désormais synonyme de résistance politique. Le président du CHP, Özgür Özel, a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de coup d’État, insistant sur le fait que l’incarcération d’Imamoglu est une tentative de priver le peuple de son choix pour la présidence.
Les condamnations de cette arrestation ont afflué de plusieurs grandes villes européennes, où des maires ont exprimé leurs inquiétudes et fustigé une « incarcération arbitraire ». L’arrestation d’Imamoglu n’est pas un cas isolé : plusieurs figures de l’opposition turque ont été visées récemment par des mesures répressives, amplifiant les tensions politiques à quelques années des prochaines élections présidentielles.