Certains États européens veulent que l’UE finance la construction de murs sur leur territoire pour lutter contre l’immigration.
Le débat a ressurgi lors du dernier somment des 27, tenu le 9 février, et la question est toujours d’actualité en rapport avec le déferlement des subsahariens dans les pays de la rive sud de la Méditerranée, particulièrement en Tunisie et au Maroc.
Si l’Autriche demande que le budget européen serve à renforcer la clôture érigée par la Bulgarie à sa frontière avec la Turquie, la commission européenne s’est toujours refusée à ce que l’argent de l’Union serve à la construction de barbelés.
L’Europe doit rester une terre d’accueil et ce serait même une honte, expliquent certains États, de construire un mur en Europe avec des étoiles européennes dessus.
En octobre 2021 déjà, douze pays avaient demandé que l’UE finance ce type de mur, pour répondre aux arrivées de migrants via la Biélorussie.
Le chancelier autrichien Karl Nehammer avait exprimé, lors du sommet, sa satisfaction quant à l’engagement de la Commission européenne à soutenir des projets pilotes tant en Bulgarie qu’en Roumanie ».
Si un tel financement est jugé possible juridiquement par le président du Conseil européen Charles Michel, la Commission européenne a jusqu’à présent refusé que l’argent de l’UE aille à des « murs et barbelés ».
L’exécutif communautaire permet toutefois que le budget européen serve à des équipements de surveillance accompagnant ces infrastructures, comme des caméras ou des détecteurs de mouvement.
Selon le groupe GUE/GNL (gauche radicale) au Parlement européen, fermement opposé aux murs, entre 2014 et 2022 la longueur totale des clôtures construites aux frontières extérieures de l’UE et au sein de l’UE et de l’espace Schengen est passée de 315 à plus de 2000 km.