Ce mercredi 26 février 2025, la réaction de l’Algérie suite aux menaces françaises de réexaminer la totalité des accords bilatéraux a été vive.
Le gouvernement algérien a exprimé son « étonnement » et sa profonde désapprobation après les déclarations du Premier ministre français, François Bayrou, concernant le non-respect des accords de 1968 et le refus récurrent d’accepter des ressortissants algériens sous OQTF.
Le ministère des Affaires étrangères algérien a rapidement réagi, qualifiant de « provocation » les mesures françaises sur les visas pour certains dignitaires algériens, imposées sans consultation préalable. Alger a également mis en garde la France contre les « conséquences incalculables » de cette décision, soulignant que de telles actions risquaient de nuire gravement aux relations bilatérales entre les deux pays. L’Algérie a affirmé que ce genre de comportement, en particulier en matière de réadmission de ressortissants, ne devrait pas être une source de tensions diplomatiques.
En parallèle, le gouvernement algérien a dénoncé cette situation comme étant une « querelle politique interne » en France, alimentée par des forces de l’extrême droite. Alger a critiqué la France pour avoir pris ces mesures dans un contexte qui semble davantage lié à des rivalités internes françaises qu’à une réelle question de gestion migratoire. Cette escalade a pris une dimension plus politique qu’humaine, selon les autorités algériennes, qui ont insisté sur la nécessité de maintenir des relations basées sur le respect mutuel et la coopération.
Du côté français, le gouvernement a justifié ses décisions par la nécessité de mieux gérer les flux migratoires et de renforcer la sécurité nationale, notamment en raison du nombre élevé de ressortissants algériens en situation irrégulière. L’exécutif français a également insisté sur l’importance d’une coopération bilatérale solide, mais a souligné que les accords de 1968 ne répondaient plus aux défis actuels, notamment en matière de réadmission et de contrôle migratoire. Cependant, cette position a été perçue par Alger comme une pression politique injustifiée.
L’Algérie a également rappelé que les accords bilatéraux, bien que présentant des défis, ne devaient pas être instrumentalisés dans un contexte de politique intérieure française. Le pays a demandé à la France de revenir sur ses décisions et de privilégier le dialogue afin de trouver des solutions constructives à la question des migrations et des réadmissions, sans recourir à des menaces diplomatiques.