L’Italie a enregistré une diminution significative des arrivées de migrants irréguliers par la mer en 2024. Selon des données fournies par l’agence européenne de contrôle des frontières, Frontex, les arrivées ont chuté de près de 60% par rapport à 2023.
Cette réduction s’explique en grande partie par les efforts conjoints des autorités tunisiennes et libyennes pour lutter contre les réseaux de trafiquants opérant dans la région. Ces mesures, incluant des opérations de surveillance renforcée, des arrestations et des démantèlements de réseaux, ont contribué à freiner les départs des côtes tunisiennes et libyennes, qui étaient jusqu’à récemment les principales plateformes de migration irrégulière vers l’Europe.
En 2023, les migrants en provenance de la Tunisie et de la Libye représentaient 92% des arrivées signalées sur la route de la Méditerranée centrale, faisant de cette région l’épicentre des flux migratoires vers l’Italie.
Les chiffres en détail
En 2024, selon l’Agence italienne Nova, 41 425 migrants sont arrivés en Italie depuis la Libye, soit 65,5% du total des 63 246 arrivées enregistrées jusqu’au 29 décembre. Bien que ce chiffre reste élevé, il marque une diminution significative par rapport aux années précédentes.
La Tunisie, quant à elle, a connu une réduction encore plus spectaculaire du nombre de départs. Seuls 3 495 migrants sont arrivés en Italie depuis ses côtes, représentant 1,1% du total des arrivées en 2024. Ce chiffre témoigne d’un effort important des autorités tunisiennes pour endiguer le phénomène, en collaboration avec les pays européens.
Plusieurs facteurs ont contribué à cette baisse :
1. Renforcement des accords bilatéraux avec l’Europe : L’Union européenne a intensifié sa coopération avec la Tunisie et la Libye, notamment par des financements pour améliorer la surveillance maritime et lutter contre les réseaux criminels.
2. Pression internationale : Face à l’augmentation des flux en 2023, les autorités européennes ont multiplié les discussions avec les pays d’origine et de transit pour instaurer des politiques plus strictes.
3. Crises économiques et sociales dans les pays de départ : En Tunisie, les réformes économiques et les tensions internes ont également ralenti les départs, bien que de nombreux candidats à la migration continuent de chercher des moyens de rejoindre l’Europe.
Un phénomène en évolution
Malgré ces avancées, les défis restent immenses. La route de la Méditerranée centrale demeure l’une des plus dangereuses au monde. Les organisations internationales continuent de tirer la sonnette d’alarme concernant les conditions précaires des migrants dans les centres de détention en Libye et les risques encourus en mer.
L’Europe, de son côté, fait face à un dilemme : réduire les flux migratoires tout en respectant les droits des migrants et en proposant des solutions pérennes pour gérer les crises humanitaires.
Alors que l’année 2025 débute, les autorités italiennes, tunisiennes et libyennes poursuivent leurs efforts pour maintenir cette tendance à la baisse. Cependant, la stabilité de la région, la lutte contre les trafics et les politiques européennes en matière d’asile et d’immigration joueront un rôle clé dans la gestion des flux migratoires à venir.