Moins de 48 heures après que le président libanais Joseph Aoun a déclaré que son pays était prêt à s’engager dans un processus de négociations sous parrainage international, Israël a mené dimanche une frappe meurtrière dans la banlieue sud de Beyrouth. L’attaque, survenue dans un quartier civil densément peuplé, ravive les craintes d’une escalade majeure au Liban, malgré les appels récents au dialogue.
Un raid meurtrier au moment le plus inattendu
Selon le Hezbollah, Haytham Ali Tabtabai — présenté comme l’un de ses principaux responsables militaires — figure parmi les cinq personnes tuées dans la frappe qui a touché la zone de Haret Hreik. Plus de vingt-cinq personnes ont été blessées, d’après un bilan provisoire communiqué depuis Beyrouth.
L’attaque a visé un immeuble résidentiel et a provoqué d’importants dégâts matériels dans l’un des secteurs civils les plus densément habités de la capitale libanaise.
Pour de nombreux observateurs, la date et le lieu de cette frappe interrogent, à un moment où les signaux diplomatiques étaient rares mais réels.
Un contraste entre parole politique et fait accompli militaire
Vendredi, le président libanais Joseph Aoun déclarait que le Liban était prêt à participer à un processus de discussions encadrées par des garants internationaux, afin de mettre fin aux agressions à la frontière sud. Cette ouverture restait fragile, mais constituait une évolution significative dans un contexte national extrêmement polarisé.
L’attaque de dimanche remet brutalement en cause la possibilité d’une accalmie, alors que le Liban peine à sortir de plusieurs crises simultanées — politiques, économiques et sécuritaires.
Les réactions se multiplient après la frappe
Le Hezbollah a dénoncé ce qu’il qualifie de « violation flagrante » et évoque une attaque susceptible d’ouvrir « une nouvelle phase dangereuse ».
Le président libanais a condamné une opération visant selon lui « la sécurité de tout le pays » et a appelé à une mobilisation diplomatique internationale.
L’armée israélienne, de son côté, affirme avoir ciblé un responsable du Hezbollah qu’elle accuse d’être impliqué dans des opérations contre Israël, et indique qu’elle poursuivra ses actions « tant que les menaces persisteront ».
Aux États-Unis, plusieurs responsables expriment leur inquiétude face au risque d’une escalade rapide.
En Europe, des diplomates appellent à la retenue, rappelant la fragilité du cessez-le-feu conclu l’an dernier.
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