Le cabinet politique israélien a donné son feu vert, dimanche 4 mai dans la soirée, à une nouvelle phase de l’offensive militaire à Gaza, incluant explicitement la « conquête » de certaines zones de l’enclave palestinienne. L’annonce, faite par le ministre israélien Zeev Elkin, marque une intensification majeure dans un conflit déjà meurtrier qui dure depuis plus d’un an et demi.
Le plan, approuvé à l’unanimité, prévoit également la promotion du « départ volontaire » des Gazaouis vers des pays tiers. Une mesure qui s’inscrit dans le cadre d’un projet plus large, défendu depuis plusieurs mois par le Premier ministre Benyamin Netanyahou et inspiré par le soi-disant « plan Trump ». Ce dernier vise à remodeler la démographie de la bande de Gaza en poussant ses habitants à l’exil, avec l’aval d’États tiers.
Le gouvernement israélien justifie cette stratégie comme un levier de pression sur le Hamas pour arracher un cessez-le-feu favorable à Israël, notamment en vue de la libération des otages toujours retenus dans l’enclave. Mais ce choix stratégique suscite une vive controverse en Israël même.
Le Forum des familles, principale organisation représentant les proches des otages, a vivement dénoncé la décision. Dans un communiqué, il accuse le gouvernement de « préférer le territoire aux otages », un choix contraire, selon lui, à la volonté de plus de 70% des citoyens israéliens.
À l’international, ce plan suscite de vives inquiétudes. L’idée d’un déplacement forcé, même sous couvert de « volontariat », rappelle à certains observateurs des pages sombres de l’histoire contemporaine. Plusieurs ONG et chancelleries redoutent une aggravation humanitaire, alors que Gaza est déjà dévastée par les bombardements et les blocus successifs.
La mise en œuvre du plan devrait coïncider avec la visite attendue du président américain Donald Trump au Moyen-Orient à partir du 13 mai. Une initiative diplomatique qui vise, entre autres, à relancer un processus de désescalade entre Israël et le Hamas, bien que les conditions de négociation semblent aujourd’hui plus tendues que jamais.
D’après les autorités locales, plus de 52 000 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début du siège total mené par Israël en réponse à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.