Une semaine après les inondations dévastatrices dans la ville libyenne de Derna qui ont fait des milliers de morts, les services de secours locaux, épaulés par des équipes étrangères, recherchent activement encore, les corps de milliers d’autres personnes toujours portées disparues.
Au milieu des efforts des équipes de secours, dans des conditions chaotiques, les estimations sur les pertes humaines varient fortement selon les sources, allant de plus de 3.000 à plus de 11.000. Le dernier bilan officiel, fourni samedi dernier par le ministre de la Santé du gouvernement basé dans l’est du pays, Othman Abdeljalil, est de 3.252 morts, mais l’ONU a averti qu’il pourrait atteindre plus de 11.000 morts.
De sous les décombres de quartiers dévastés par les flots ou en pleine mer, des dizaines de corps sont sortis et enterrés chaque jour au milieu d’un paysage apocalyptique. D’après des habitants, la plupart des victimes ont été ensevelies sous la boue ou emportées vers la Méditerranée.
Sur le terrain, le travail des secours est entravé par le chaos politique qui règne dans le pays depuis 2011: deux gouvernements, l’un à Tripoli (ouest), reconnu par l’ONU, et l’autre dans l’Est, se disputent le pouvoir.
La mobilisation internationale reste néanmoins forte. Les avions d’aide continuent d’arriver à l’aéroport de Benghazi, la grande ville de l’Est, où affluent des équipes de secours et d’assistance d’organisations internationales et de plusieurs pays.
Les autorités ont, elles, entamé le processus compliqué d’identification et de recensement des corps, dont plusieurs centaines avaient été enterrés à la hâte les premiers jours.
Et face au nombre important de disparus, le bilan des morts varie considérablement et reste difficile à confirmer.
La tempête Daniel avait frappé le 10 septembre Derna, une ville de 100.000 habitants bordant la Méditerranée dans l’est du pays, entraînant la rupture de deux barrages en amont et provoquant une crue de l’ampleur d’un tsunami le long de l’oued qui traverse la cité. Elle a tout emporté sur son passage.