Le département américain de la Défense a annoncé le rapatriement vers la Tunisie de Ridha Ben Saleh Ben Mabrouk al-Yazidi, détenu au tristement célèbre centre de détention de Guantanamo. Ce transfert fait suite à un « rigoureux processus d’examen interagences », sans qu’aucune précision ne soit donnée sur une éventuelle reconnaissance de culpabilité.
Un Tunisien jamais inculpé, mais détenu depuis 2002
Selon le New York Times, Ridha al-Yazidi, citoyen tunisien, n’a jamais été inculpé depuis son incarcération, qui remonte à l’ouverture du centre en 2002. Il avait reçu son autorisation de transfert il y a plus de dix ans, mais son rapatriement effectif n’a eu lieu que cette semaine.
Situé dans une base navale américaine à Cuba, Guantanamo a été conçu dans le cadre de la « guerre contre le terrorisme » lancée après les attentats du 11 septembre. Ce centre de détention, symbole de la controverse internationale, est souvent critiqué pour les détentions prolongées sans inculpation et l’usage de méthodes d’interrogatoire assimilées à de la torture.
Guantanamo : 26 détenus encore en attente d’un avenir incertain
Aujourd’hui, 26 détenus demeurent enfermés à Guantanamo, dont 14 sont éligibles au transfert. En décembre dernier, trois autres détenus avaient déjà été rapatriés. Malgré la réduction progressive du nombre de prisonniers, le camp, créé sous l’administration de George W. Bush, reste un sujet sensible.
Pour la Tunisie, le rapatriement de Ridha al-Yazidi soulève des questions sur la réinsertion des citoyens ayant vécu une longue détention dans de telles conditions. Ce transfert marque néanmoins une étape dans la coopération bilatérale entre Tunis et Washington, et pourrait avoir des répercussions sur les débats concernant la fermeture définitive de Guantanamo.
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