La militante écologiste suédoise Greta Thunberg a été interpellée à Londres alors qu’elle participait à une manifestation de solidarité avec des membres emprisonnés du groupe Palestine Action, récemment interdit au Royaume-Uni. Une arrestation emblématique dans un climat de forte tension autour des mobilisations pro-palestiniennes.
Greta Thunberg a été arrêtée ce mardi à Londres lors d’un rassemblement organisé en soutien à des militants de Palestine Action, détenus dans l’attente de leur procès. La manifestation se déroulait devant les locaux de la compagnie d’assurances Aspen, au cœur du quartier d’affaires de la City. La police londonienne invoque la législation antiterroriste pour justifier l’interpellation.
Selon l’association Defend Our Juries, la militante de 22 ans brandissait une pancarte exprimant son soutien aux prisonniers de Palestine Action et dénonçant la situation à Gaza. Les forces de l’ordre ont confirmé l’arrestation d’une femme pour avoir affiché un message considéré comme un soutien à une organisation interdite, sans mentionner son identité.
Greta Thunberg dénonce des « prisonniers politiques »
Le rassemblement visait à dénoncer l’incarcération de huit militants de Palestine Action, âgés de 20 à 31 ans, poursuivis pour des actions revendiquées au nom du mouvement. D’après les organisateurs, certains d’entre eux ont entamé une grève de la faim depuis plusieurs semaines afin de protester contre leur détention prolongée.
La veille de son arrestation, Greta Thunberg avait publié une vidéo sur les réseaux sociaux qualifiant les militants emprisonnés de « prisonniers politiques ». Elle appelait le gouvernement britannique, dirigé par le Premier ministre Keir Starmer, à ordonner leur libération et à mettre fin aux poursuites. Interpellé au Parlement, le chef du gouvernement a répondu que les procédures avaient été menées dans le respect strict du cadre légal.
Palestine Action, un mouvement désormais interdit
Fondé en 2020, Palestine Action se présentait comme un mouvement d’action directe visant les entreprises liées à l’industrie de l’armement israélienne, notamment Elbit Systems. Le groupe a été interdit au Royaume-Uni après une intrusion et des actes de vandalisme sur une base de la Royal Air Force, dont les dégâts ont été évalués à plusieurs millions de livres. Toute forme de soutien à l’organisation est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à six mois de prison.
La décision des autorités britanniques fait l’objet de critiques de la part d’ONG de défense des droits humains, du Conseil de l’Europe et du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Une action en justice a également été engagée par l’une des fondatrices du mouvement afin de contester son interdiction.
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