Après neuf mois seulement à la tête du gouvernement, François Bayrou a été contraint de quitter Matignon. L’Assemblée nationale a adopté lundi une motion de défiance par 364 voix contre 194, mettant un terme à l’expérience fragile de son gouvernement minoritaire.
Ce revers, attendu mais retentissant, reflète l’ampleur de la crise politique que traverse la France. Nommé en décembre 2024 par Emmanuel Macron, Bayrou incarnait la tentative du président de trouver une figure de consensus au milieu d’un paysage parlementaire éclaté. Mais son passage à Matignon aura été marqué par une impopulaire politique d’austérité et une opposition persistante venue de tous les camps.
François Bayrou devient le troisième Premier ministre renversé en moins d’un an, après Élisabeth Borne et Gabriel Attal. Cette succession de crises gouvernementales traduit les difficultés d’Emmanuel Macron à stabiliser une majorité et à imposer son agenda dans une Assemblée où aucun camp ne détient seul le pouvoir.
Le président se retrouve désormais face à un dilemme : tenter une nouvelle nomination – ce serait la quatrième en moins de deux ans – ou convoquer des élections anticipées, au risque d’ouvrir encore davantage l’incertitude politique.
Un paysage politique fragmenté
Les oppositions, de la gauche à l’extrême droite, ont toutes salué la chute du gouvernement Bayrou comme une victoire contre ce qu’elles dénoncent comme une gestion technocratique et déconnectée. Mais elles ne parviennent pas pour autant à dessiner une alternative claire et unifiée.
Dans ce climat de division et d’instabilité, la France entre dans une nouvelle phase d’incertitude politique, où chaque décision présidentielle pourrait reconfigurer en profondeur le paysage institutionnel.