Ce mercredi 4 décembre 2024 restera une date marquante dans l’histoire politique française. Pour la première fois depuis 1962, un gouvernement a été censuré par l’Assemblée nationale, illustrant la profonde instabilité politique actuelle.
Le Premier ministre Michel Barnier, nommé par Emmanuel Macron sans majorité claire, s’est retrouvé confronté à une coalition improbable. Le Rassemblement national (RN) et le Nouveau Front populaire (NFP), habituellement opposés, ont uni leurs forces pour faire tomber l’exécutif.
Tout a commencé lundi dernier lorsque Barnier a utilisé l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter un projet de loi de financement de la Sécurité sociale sans vote parlementaire. Un pari risqué qui s’est soldé par un échec cuisant.
Mercredi soir, la motion de censure a été adoptée avec 331 voix, largement au-dessus du seuil requis de 288 députés. Marine Le Pen, qui a qualifié le budget de « prenant en otage les Français », et les formations de gauche ont convergé pour renverser le gouvernement.
Michel Barnier, conscient de sa situation précaire, a livré un dernier discours empreint de résignation, espérant éviter « la déstabilisation institutionnelle ». En vain.
Le président Emmanuel Macron, mis sous pression et critiqué par l’opposition, devrait recevoir la démission officielle du gouvernement dans les prochaines heures, ouvrant une nouvelle séquence politique incertaine.