Alors que les tensions entre l’Iran et Israël s’intensifient dangereusement, le nom de Fordo revient avec insistance dans les cercles diplomatiques et militaires. Considéré comme l’un des sites nucléaires les plus sensibles de la République islamique, Fordo serait aujourd’hui au cœur de scénarios de frappes préventives israéliennes, tant il incarne le point de bascule entre un programme civil et une ambition militaire.
Situé près de la ville de Qom, à environ 90 kilomètres au sud de Téhéran, le complexe de Fordo est creusé profondément dans la montagne, rendant toute opération militaire extrêmement complexe. Dévoilé au grand public en 2009 par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, Fordo n’est pas une installation comme les autres : il a été conçu pour résister à des frappes aériennes conventionnelles.
Fordo est utilisé pour l’enrichissement de l’uranium, un procédé au cœur des préoccupations internationales. Alors que l’accord de 2015 (JCPOA) en limitait strictement l’usage, l’Iran a progressivement repris ses activités sur le site après le retrait des États-Unis de cet accord en 2018. Aujourd’hui, des niveaux d’enrichissement supérieurs à 60%, voire proches des 84% ont été signalés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), frôlant le seuil nécessaire pour la fabrication d’une bombe nucléaire.
Pourquoi Israël s’en inquiète
Pour Israël, Fordo représente une ligne rouge. En raison de sa protection souterraine et de ses capacités techniques, ce site est considéré comme un maillon clé d’un éventuel programme militaire iranien. Plusieurs experts militaires israéliens plaident pour des frappes ciblées contre les installations nucléaires, et Fordo serait l’un des objectifs prioritaires, malgré la complexité logistique et les risques géopolitiques d’un tel acte.
En évoquant Fordo comme une cible potentielle, les tensions prennent une dimension encore plus critique. Une attaque sur ce site pourrait non seulement déclencher une riposte directe de Téhéran, mais aussi embraser l’ensemble de la région, entraînant les grandes puissances dans une spirale de confrontation.