Le choix du gouvernement portugais de faire payer aux quatre citoyens ayant participé à la flottille pour Gaza leurs billets de retour depuis Israël a provoqué une vague d’indignation, tant au sein de la société civile qu’auprès des observateurs internationaux. Selon ABC.es, le ministère des Affaires étrangères avait initialement avancé le coût des vols pour des « raisons logistiques et pratiques », mais a ensuite demandé le remboursement aux intéressés, sans préciser le montant exact.
Cette décision contraste fortement avec la politique adoptée par d’autres pays européens. L’Espagne, par exemple, a affrété un avion militaire pour rapatrier ses 49 citoyens impliqués dans la flottille, tandis que la France a organisé le retour de 28 ressortissants interceptés par Israël. Même l’Allemagne et la Suède ont pris en charge le rapatriement de leurs citoyens, assurant une protection consulaire active.
Au Portugal, les activistes concernés, dont Mariana Mortágua, coordinatrice du Bloc de gauche, ont dénoncé un traitement indigne, affirmant que le gouvernement fait payer « le prix de l’aide humanitaire » à ceux qui tentent de répondre à une crise humanitaire internationale. « La destination était Gaza, pas Israël, où nous avons été emmenés illégalement », déplore Mortágua sur les réseaux sociaux.
Cette posture contraste avec celle de Madrid ou de Paris, où les gouvernements ont assumé leurs responsabilités face à des citoyens en détention à l’étranger. Le Portugal, en renvoyant la facture à ses propres citoyens, envoie un signal ambigu : le soutien logistique et humanitaire semble conditionné à la capacité individuelle des activistes à payer, plutôt qu’à la protection de ses ressortissants.
Dans un contexte où le rapatriement humanitaire devient un enjeu diplomatique, la décision portugaise interroge sur les priorités de l’État. Entre pragmatisme administratif et solidarité internationale, le Portugal semble ici choisir la première option, au risque de décrédibiliser sa politique extérieure et d’affaiblir la confiance des citoyens dans sa capacité à les protéger à l’étranger.