Le journaliste économique libyen Ahmed Snoussi, exilé en Hollande, a récemment partagé son expérience d’expulsion de Tunisie vers la libye en juillet dernier.
Lors de son passage dans l’émission « Les Podcast de Khalil », il a expliqué que cette expulsion avait été ordonnée par le gouvernement libyen d’unité nationale, dirigé par Abdelhamid Dbeibah, en raison de ses révélations sur des affaires de corruption au sein du ministère libyen de l’Économie et du Commerce.
Snoussi a détaillé les circonstances de son expulsion, précisant qu’il avait été conduit hors de la Tunisie uniquement avec son passeport, sans argent ni téléphone. Il a souligné le climat d’angoisse qu’il a vécu, expliquant que des autorités tunisiennes lui avaient mentionné une « convention » entre les deux pays, obligeant ainsi sa déportation. « Le dernier Tunisien avec qui j’ai échangé m’a expliqué qu’il savait que j’étais journaliste, mais que cet accord avec la Libye ne laissait aucune alternative », a-t-il ajouté.
À son arrivée à Tripoli, il a été accueilli par les services de renseignement libyens. Ce n’est qu’après l’intervention du procureur général libyen qu’il a pu quitter le pays et rejoindre les Pays-Bas. Tout au long de sa détention, Snoussi a affirmé avoir été victime de tortures et de mauvais traitements, notamment de la part des forces de sécurité intérieure libyennes, relevant du ministère de l’Intérieur, sous la direction d’Emad Trabelsi.
L’affaire a attiré l’attention internationale, suscitant une forte solidarité, notamment de la part de l’ONU, de l’Union européenne et de diverses organisations de défense des droits humains. Grâce à cette mobilisation, Snoussi a été libéré avant de pouvoir quitter la Libye.
Cet épisode a également ravivé le débat autour de la question des personnalités libyennes recherchées par la justice et ayant trouvé refuge en Tunisie. Un récent communiqué du procureur général libyen a évoqué la fuite d’un suspect impliqué dans l’assassinat du ministre Adil Jomaa.
L’histoire de Snoussi n’est pas un cas isolé. Elle rappelle d’autres situations similaires, comme celle de Baghdadi al-Mahmoudi, dernier Premier ministre de Mouammar Kadhafi, extradé vers la Libye en 2012 sous la présidence de Moncef Marzouki. Cette affaire avait également provoqué un vif débat sur l’accueil de personnalités libyennes recherchées en Tunisie.