La caravane de résistance, forte de quelque 1500 militants venus de Tunisie et d’Algérie, a entamé jeudi sa progression vers les villes de l’est libyen, dans l’espoir ultime d’atteindre Gaza. Cette mobilisation populaire illustre la persistance du soutien arabe à la cause palestinienne, alors que le conflit entre dans sa deuxième année.
Composé d’une vingtaine d’autobus et de 350 véhicules, le convoi a été chaleureusement accueilli mercredi soir à Zliten, à l’ouest de la Libye, avant de se diriger vers Misrata. Les autorités locales libyennes ont appelé la population à manifester son soutien à cette initiative citoyenne. Cependant, l’avenir du convoi demeure incertain face aux obstacles diplomatiques qui se dressent devant lui.
L’Egypte a en effet maintenu ses conditions strictes d’accès à la zone frontalière avec Gaza, exigeant des demandes officielles transmises par ses ambassades. Le Caire justifie ces mesures par « la délicatesse de la situation sécuritaire » dans cette région sensible depuis l’escalade du conflit. Les organisateurs du convoi affirment avoir tenté, en vain, d’établir le dialogue avec les autorités égyptiennes depuis plusieurs semaines.
L’initiative se heurte également à l’hostilité israélienne. Le ministre de la Défense Israël Katz a explicitement interdit l’entrée de ces « manifestants djihadistes » – selon ses termes – dans l’enclave palestinienne, sommant l’Egypte d’empêcher leur progression.
Cette caravane s’inscrit dans un mouvement de solidarité internationale plus large. A La Haye, des manifestants se sont rassemblés devant la Cour internationale de Justice pour dénoncer le sort des prisonniers palestiniens. Ces mobilisations témoignent de la persistance d’un élan de soutien populaire, malgré l’enlisement diplomatique du dossier palestinien.
Reste à savoir si ce convoi citoyen parviendra à franchir les multiples barrières politiques et sécuritaires qui jalonnent encore sa route vers Gaza, toujours sous blocus après plus d’un an et demi de guerre.