Beyrouth a vibré ce dimanche 23 février au rythme d’un hommage hors norme. Des dizaines de milliers de partisans du Hezbollah, drapés de noir, ont envahi la Cité sportive pour saluer la mémoire de Hassan Nasrallah, ancien chef du mouvement chiite, tué il y a cinq mois dans une frappe israélienne.
Une foule compacte, des banderoles aux slogans vengeurs, un décor à la hauteur du personnage : l’événement avait tout d’un manifeste politique autant qu’un adieu.
Le Hezbollah, acteur incontournable du paysage libanais, avait choisi son moment. Ce n’est qu’après le retrait quasi total des troupes israéliennes du sud du Liban, le 18 février, que l’organisation a décidé d’orchestrer ce grand rassemblement – le premier depuis la fin du dernier affrontement avec Israël. Le message était clair : la guerre n’a pas enterré la résistance.
Depuis Téhéran, l’ayatollah Ali Khamenei a pris la parole par le biais d’un communiqué, martelant que la lutte contre Israël ne s’arrêterait pas. « L’ennemi doit savoir que notre combat se poursuivra jusqu’à son objectif ultime », a-t-il affirmé, reprenant un discours rodé.
Devant la foule, le successeur de Nasrallah, Naïm Qassem, a voulu rassurer les siens. « Il est toujours avec nous », a-t-il clamé, tandis que des écrans géants diffusaient son allocution. « Nous poursuivrons cette voie, nous ne céderons pas. » Ses paroles étaient accompagnées d’un grondement sourd dans le ciel : des avions israéliens survolaient la capitale, défi silencieux et menaçant.
Le contexte restait électrique. Quelques heures avant la cérémonie, l’armée israélienne a frappé le sud du Liban, évoquant des « menaces imminentes ». Un cessez-le-feu est bien en place depuis le 27 novembre, mais dans cette région, les trêves ressemblent souvent à de simples pauses.
Dans une déclaration tranchante, le ministre israélien de la Défense a enfoncé le clou. « Quiconque menace de détruire Israël signera sa propre fin », a-t-il averti. Un avertissement qui sonne comme une promesse de nouveaux orages à venir.