L’Algérie est en deuil. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décrété que le drapeau national serait mis en berne après un dramatique accident survenu vendredi 15 août à Oued El Harrach, dans la banlieue d’Alger.
Un bus transportant de nombreux passagers a quitté sa trajectoire sur un pont avant de plonger dans l’oued. La Protection civile a confirmé un bilan très lourd : 18 morts et 24 blessés, dont plusieurs dans un état grave. L’intervention des secours a commencé vers 17 h 45, peu après la chute du véhicule.
Oued El Harrach, connu pour ses eaux polluées et ses mauvaises odeurs, fait actuellement l’objet d’un projet de dépollution encore en cours.
Selon des témoignages rapportés par TSA Algérie, le bus, reliant Réghaïa au centre d’Alger, aurait heurté la barrière de sécurité du pont avant de tomber dans l’oued. Le chauffeur, employé de l’entreprise ExtraNet et travaillant ponctuellement comme chauffeur de bus, a expliqué que la direction du véhicule s’est bloquée alors que le bus était surchargé de passagers. « J’ai essayé de sauver des passagers, mais je ne pouvais pas à cause de ma blessure », a-t-il précisé devant les autorités présentes sur les lieux.
Des témoins ont également raconté leurs tentatives héroïques de sauvetage. Nazim, présent avec des amis, explique : « J’étais au téléphone avec mon ami lorsque le chauffeur a crié. Le bus a percuté la barrière et est tombé dans l’oued. Nous nous sommes jetés à l’eau pour aider les survivants. » Il se souvient particulièrement de deux jeunes filles qui refusaient de quitter l’eau, leur mère ayant péri dans l’accident.
Le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a dénoncé la vitesse excessive des bus en Algérie, rappelant que 90 % des accidents routiers sont liés à l’excès de vitesse. Il a également souligné l’urgence de renouveler le parc de bus, estimant que 84 000 véhicules doivent être remplacés pour garantir la sécurité des voyageurs.
Cet accident dramatique relance les débats sur la sécurité routière et l’état du transport public en Algérie, tandis que la nation pleure ses victimes.