Non loin de Sidi Mahrez, la rue de l’Or veille sur son hammam légendaire. Dans le dense réseau de ruelles qui entourent Bab Souika, on continue à se raconter la mythique chevelure de la jeune femme engloutie dans les abysses du bain maure.
Olfa connaît cette histoire à la perfection et la rapporte parfois aux passants qui s’arrêtent pour admirer la porte multicolore du hammam désaffecté. Cette légende qui donne des frissons, elle la tient de sa mère Fadhila qui l’a entendue de la voix de sa propre mère.
Olfa est esthéticienne, spécialiste de henné, harkous et coiffure. Elle pare les mains des jeunes mariées, d’arabesques et de pointillés. Tous les jours elle délaisse son salon qui est à proximité pour un petit établi juste à côté de l’ancien hammam.
Accompagnée de sa fille Rahma, elle passe quelques heures à deviser avec les visiteurs de la zaouia voisine, leur offre des bonbons et toujours, virtuose du tatouage éphémère, dessine sur les mains des belles, les calligraphies du bonheur.