À l’âge de 12 ans, Abdelwahab Laroussi a fait ses premiers pas dans un restaurant, à l’instigation de son oncle. Depuis, il n’a plus jamais quitté les cuisines et plus précisément les fours à pizza.
En 1974, il a compté parmi les premiers animateurs de la Mamma, le restaurant emblématique de la rue de Marseille.
Animateur car, avec son tour de main et ses acrobaties où la pâte volait littéralement, Abdelwahab subjuguait les clients qui revenaient goûter les pizzas et admirer la dextérité du chef.
De la Hafsia où il est né à Ezzahra où il a vécu de longues années, Abdelwahab se souvient des belles années. Ses premiers pas au Pirate, sa maturité entre la Mamma et le Calypso, son équipée en Italie.
Toute une vie et des milliers d’amis dans toutes les strates de la société. Des complicités comme avec Ezzeddine Gannoun ou Abdelmajid Lakhal, des loyautés comme avec Ahmed Aloulou et son mentor Am Béchir, une fidélité à toutes les générations qui ont construit la Mamma.
Abdelwahab aime répéter que, pour une bonne pizza, les mains, c’est l’essentiel. L’art du pizzaiolo fait toute la différence. Et sa passion aussi.
Comme la génération des pionniers, Abdelwahab a des mains qui se souviennent. Des mains qui aiment pétrir la pâte, la cuire au feu de bois et lui donner les saveurs qu’elle mérite.
Le reste est affaire de palais car croustillante, à point ou juste apprêtée, la pizza est un pont qui relie les mains des pizzaoilis et les papilles des gourmets.