La Tunisie vient d’entrer dans le Guinness Book des records, en rĂ©alisant la plus grand toile de « handprint » (empreintes de mains) au monde. D’une superficie de 10 336 m², la toile multicolore a Ă©tĂ© exposĂ©e hier dimanche 21 septembre au stade d’El Menzah, Ă Tunis.
Le record prĂ©cĂ©dent Ă©tait dĂ©tenu par l’Arabie saoudite, avec 10 000 m² en 2013.
Réalisée dans le cadre du « Peace Festival 2014 » (Festival de la paix), la toile a parcouru depuis le 27 août les 24 gouvernorats du pays, de Jedouba à Tunis, pour recevoir les empreintes de mains de milliers de Tunisiens. Chaque gouvernorat a ainsi reçu une toile de 500 m² minimum.
« Nous n’avions pas les moyens financiers de faire venir sur place une Ă©quipe du Guinness »
Les toiles ont été cousues ensemble et mesurées présence un expert notaire la veille, samedi 20 septembre, à Jendouba. Les mesures et des photos vont ainsi être envoyées au Guinness Book, qui fournira dans les prochains jours le certificat attestant le record du monde.
« Nous n’avions pas les moyens financiers de faire venir sur place une Ă©quipe du Guinness Book : ils demandaient 12 000 dinars ! », nous raconte Mootez Billah Oueslati, prĂ©sident de l’association Amel Tounes et initiateur du projet.
Financer la construction du deuxième centre de lutte contre la toxicomanie en Tunisie
Originaire de Jendouba, le jeune homme a eu l’idĂ©e de ce projet en 2010. Son souhait : promouvoir la culture de la paix en Tunisie et rĂ©colter des fonds pour rĂ©aliser un centre de lutte contre la toxicomanie, le deuxième en Tunisie. Sa famille a dĂ©jĂ fait don d’un terrain de cinq hectares Ă Jendouba pour la construction du centre.
La toile, taillée dans du tissu écologique, va ensuite être découpée et cousue pour réaliser des sacs qui seront vendus et serviront également à financer ce projet. « Le volet environnemental est très important pour moi », insiste Mootez Billah.
« À raison de deux sacs par mètre carrĂ©, on devrait rĂ©colter environ 24 000 dinars, explique-t-il. Mais ça ne suffira pas pour financer ce projet Ă©norme. C’est une première Ă©tape, et nous attendons maintenant des dons, des investisseurs. »
Le déclic : un ami toxicomane
« Avec mon association, Amel Tounes, nous travaillons beaucoup avec les handicapĂ©s, raconte Mootez Billah, qui rappelle que selon les statistiques du ministère de la SantĂ©, 30% des lycĂ©ens consomment de la drogue. Et nous avons constatĂ© que beaucoup d’entre eux prennent des stupĂ©fiants. »
Mais le dĂ©clic est surtout venu lorsque le jeune homme a rĂ©alisĂ© qu’un de ses amis prenait de la drogue : « Je l’ai convaincu d’aller voir un mĂ©decin, et nous sommes allĂ©s ensemble au Centre de lutte contre la toxicomanie de Sfax [ndlr : le seul qui existe actuellement en Tunisie]. J’ai constatĂ© qu’ils avaient très peu de place et de moyens pour rĂ©pondre Ă la demande, et c’est pour ça que j’ai eu cette idĂ©e », explique Mootez Billah.