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Tunisie : De 250 à 1 200 dinars, vingt-cinq ans d’inflation sur le marché du mouton

par Maher Chaabane
samedi 7 juin 2025 16:21
dans à la une, Edito
Tunisie : De 250 à 1 200 dinars, vingt-cinq ans d’inflation sur le marché du mouton
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En Tunisie, le rituel de l’Aïd al-Idha se heurte à une dure réalité économique. Le prix du mouton, symbole du sacrifice, est devenu l’indicateur d’un pouvoir d’achat en chute libre, révélateur des défaillances structurelles.

Par-delà le rituel, le prix du mouton raconte une autre histoire : celle d’un effondrement silencieux, celui du pouvoir d’achat des Tunisiens.

Chaque année, à l’approche de l’Aïd Al-Idha, la scène se répète. Les familles arpentent les marchés à la recherche du mouton « abordable ». Elles négocient, hésitent, s’informent, comparent. Et souvent, renoncent. Car le sacrifice, cette tradition immémoriale, devient pour beaucoup un luxe. Un privilège que la réalité économique vient désormais bousculer de plein fouet.

En 2000, un mouton moyen coûtait entre 250 et 400 dinars. En 2010, ce prix avait presque doublé, passant à 500-600 dinars. En 2015, le prix moyen d’un mouton se situait entre 600 et 800 dinars. À partir de 2020, la pandémie de Covid-19 et ses effets sur les chaînes d’approvisionnement, combinés à une sécheresse prolongée, ont fait grimper les prix autour de 800-1 000 dinars. En 2024, le prix du mouton atteignait les 1 000 dinars malgré une offre excédentaire.

Aujourd’hui, il atteint allègrement les 1 200 dinars. En vingt-cinq ans, le prix a quadruplé. L’inflation, l’effondrement du dinar, la sécheresse, la spéculation et la désorganisation du circuit de distribution sont passés par là. Le mouton, autrefois étendard de prospérité familiale, est devenu le thermomètre d’un malaise économique plus large.

Une crise des valeurs autant que des prix

Le gouvernement, lui, tente de calmer le jeu. Cette année, on évoque une baisse de 300 dinars par rapport à 2024. Mais une baisse par rapport à l’inabordable reste… inabordable. Si l’année 2025 enregistre une baisse de prix, la tendance de fond reste haussière. Derrière les chiffres, c’est une réalité plus amère qui se dessine : pour une majorité de ménages, le mouton de l’Aïd n’est plus à portée.

On nous explique que cette baisse serait due à une meilleure régulation, à l’ouverture de points de vente officiels (mais ceux-ci ont toujours existé), à une meilleure production locale. Peut-être. Mais le fond du problème est ailleurs : dans la précarisation rampante des classes moyennes, dans l’incapacité de l’État à freiner l’érosion du pouvoir d’achat, dans une agriculture abandonnée aux aléas climatiques.

Ceux qui produisent ces moutons – les petits éleveurs – ne sont pas mieux lotis. Eux aussi subissent la hausse du prix des aliments, la sécheresse, le désintérêt des pouvoirs publics. Le paradoxe est cruel : le mouton est cher pour le consommateur, mais l’éleveur, lui, peine à survivre.

Les intermédiaires, comme souvent, captent la valeur ajoutée. Et personne ne remet sérieusement en question une chaîne de valeur fragmentée, où les marges se perdent dans les recoins opaques du marché informel.

Sacrifice inversé

L’Aïd, moment de foi et de solidarité, devient ainsi le miroir inversé d’un sacrifice collectif : celui d’une population qui s’appauvrit, d’un État qui tergiverse, d’un modèle agricole qui vacille. On sacrifie bien plus qu’un mouton.

Et pourtant, la tradition résiste. Certains s’endettent, d’autres s’unissent pour acheter un seul mouton à plusieurs. Car abandonner le sacrifice, ce n’est pas seulement un choix économique, c’est une rupture symbolique. C’est renoncer à un acte de transmission, à un moment d’unité, à une parenthèse sacrée.

En somme, le mouton de l’Aïd est devenu bien plus qu’un animal de sacrifice. Il est devenu l’indice vivant d’une crise tunisienne qui ne dit pas toujours son nom. Il reflète l’incapacité de l’État à organiser une filière, à protéger les plus fragiles, à penser le long terme.

Tant que le prix du mouton continuera à augmenter plus vite que les salaires, tant que le marché restera livré à lui-même, tant que les campagnes seront livrées à la sécheresse et au désespoir, l’Aïd continuera de révéler une faille béante : celle d’un pays qui n’arrive plus à faire coïncider ses traditions avec ses moyens.

Et si, cette année, le véritable sacrifice consistait à regarder la vérité en face ?

Tags: aid el idhapouvoir d'achatTunisie
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