Le 1er octobre 1985, l’aviation israélienne lançait un raid aérien contre le quartier général de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Hammam Chott, en banlieue sud de Tunis. L’opération, menée en pleine visite du chef de l’OLP, Yasser Arafat, visait à frapper un symbole de la résistance palestinienne loin du territoire israélien.
Le bombardement fit 68 victimes, dont 50 Palestiniens et 18 Tunisiens, et détruisit le siège de l’OLP ainsi que plusieurs infrastructures civiles. L’attaque choqua la Tunisie et la communauté internationale : jamais un État souverain n’avait été frappé de la sorte sur son sol sans déclaration de guerre préalable.
La Tunisie porta plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, qui adopta une résolution condamnant le raid, sans toutefois nommer Israël ni imposer de sanctions concrètes. L’affaire resta sans justice véritable et est restée dans les mémoires comme un symbole de l’impunité internationale face aux agressions ciblées.
Quarante ans plus tard, cet épisode résonne avec les menaces contemporaines sur la flottille pour Gaza, prise pour cible par des drones israéliens dans le port de Sidi Bou Saïd. Les parallèles sont troublants : à chaque fois, des initiatives humanitaires ou des symboles palestiniens sont frappés, et l’absence de réelles sanctions internationales persiste.
Rappeler Hammam Chott aujourd’hui, c’est rappeler la vulnérabilité des civils face aux frappes ciblées et l’impunité dont jouissent certains États ou entités face au droit international.