Il y a 27 ans jour pour jour, le 25 avril 1998, la Tunisie perdait l’un de ses animateurs les plus emblématiques : Néjib Khattab. Homme de radio et de télévision, pionnier du direct, figure chaleureuse et révélateur de talents, son empreinte reste vivace dans la mémoire collective. À travers ses émissions, il a su réunir les familles tunisiennes autour du petit écran, dans un style à la fois populaire, respectueux et profondément humain.
Né à Tataouine en 1953, orphelin dès son jeune âge, Néjib Khattab a toujours exprimé un amour sans limites pour sa mère, à qui il dédiait chaque émission par la célèbre phrase : « Ma ridha Allah illa bi ridha al walidain » (La satisfaction de Dieu passe par celle des parents). Cette phrase est devenue culte, autant que sa voix chaleureuse et son sourire contagieux.
Durant les années 80 et 90, il a marqué de son empreinte les programmes de variétés en Tunisie, offrant une tribune aux artistes du monde arabe. Des noms aujourd’hui célèbres comme Kadhem Saher, Assala Nasri, George Wassouf, Mayada El Hennawy, Saber Rebaï, Najet Attia ou Amina Fakhet lui doivent, en partie, leur première grande apparition télévisée.
Son sens du rythme, son professionnalisme et sa capacité à interagir avec le public en temps réel ont fait de lui une légende. Il était aussi un passeur de culture, un homme qui croyait profondément à la valeur du spectacle et de la transmission.
Le 25 avril 1998, alors qu’il s’apprêtait à présenter une nouvelle émission, il est victime d’une crise cardiaque. Sa disparition brutale provoque une onde de choc dans tout le pays.
La télévision nationale lui rendra hommage en baptisant un studio à son nom. Mais au-delà des plaques, c’est dans les cœurs qu’il reste vivant.
Aujourd’hui, en ce 25 avril, le souvenir de Néjib Khattab continue de briller. Dans un paysage audiovisuel en crise, rares sont les figures ayant laissé une telle empreinte affective, professionnelle et culturelle. Il était bien plus qu’un animateur : un compagnon de soirée, un confident télévisuel, une voix familière qui portait la chaleur du foyer tunisien.