À voir ce qui circule ces jours-ci, il y aurait presque plus d’ecstasy que de dattes entre Tunis et Alger. En moins de dix jours, Tunis et Alger ont fait exploser les compteurs de la lutte antidrogue, chacun y allant de sa saisie record — et de son coup de communication.
Côté Tunisie, la Garde nationale a ouvert le bal dès le 19 avril 2025 : à Nabeul, patrie du jasmin et désormais du cacheton coloré, elle annonçait avoir coffré plus d’un million de comprimés d’ecstasy, pour une valeur dépassant 40 millions de dinars (presque 12 millions d’euros).
Un travail de fourmi mené à coups de renseignements discrets, de filatures patientes et de filoches bien ficelées.
Bilan des courses : plusieurs arrestations, une belle collection de voitures de luxe saisies — parce qu’on ne transporte pas la came dans une vieille voiture populaire, tout de même — et une jolie poignée de devises pour garnir les scellés.
Pas question pour l’Algérie de se laisser damer le pion. Ce lundi 28 avril 2025, la police algérienne a tapé encore plus fort : un million six cent cinquante mille comprimés d’ecstasy saisis dans le port de Mostaganem, dans un camion venu tout droit du port français de Marseille. Avec, à la clé, neuf présumés narco-voyageurs embarqués, quelques bolides de luxe récupérés, et quatre milliards de dinars d’extase pure (plus de 26 millions d’euros) mis hors-circuit. Rien que ça. De quoi faire danser tout le Sahel pendant deux mois.
« Une prise historique », a claironné la police, pas peu fière d’avoir démantelé un réseau international jonglant entre Maroc et France. L’affaire, elle, fleure bon les scénarios hollywoodiens : cargaison camouflée, blanchiment d’argent à gogo, suspects arrêtés sur plusieurs wilayas… Le tout saupoudré d’un zeste de suspense digne d’un épisode de Narcos : version couscous.
À ce rythme, entre les prises massives et les discours musclés, Tunisiens et Algériens pourraient bientôt briguer le titre très convoité de « champions d’Afrique de la lutte contre l’ecstasy » — tout en se disputant, en coulisses, le trophée du plus gros stock confisqué.